Le sucre est un ingrédient qui est au cœur de l’alimentation africaine. Par conséquent, la flambée des prix de ce produit frappe durement certains des pays les plus pauvres du continent, obligeant certaines familles et des restaurants à renoncer à son utilisation, note Bloomberg.
En effet, les prix de gros ont atteint leur plus haut niveau depuis plus de 12 ans en septembre, face à des récoltes décevantes de certains des plus grands producteurs mondiaux. Les pays africains sont particulièrement touchés dans un contexte de forte dépendance aux importations de sucre et de pénurie de dollars américains.
Or, il s'agit d'un ingrédient de base des coutumes alimentaires locales. Il est aussi utilisé dans les pâtisseries et les sucreries utilisées lors des célébrations musulmanes. Par exemple, le coût de fabrication du puff puff, une collation populaire ouest-africaine à base de pâte frite, a également grimpé, poussant certains vendeurs à réduire la quantité de sucre qui y est ajoutée. Un restaurant au Cameroun a décidé de servir le thé et le café avec du miel dans le but de réduire les coûts, énumère Bloomberg.
Différences régionales
Selon les données du groupe de recherche Kulea, basé à Nairobi, les consommateurs du Rwanda, de l'Ouganda, du Kenya et de la Tanzanie paient pour le sucre, depuis des décennies, des prix parmi les plus élevés, alourdis par les droits de douane sur les importations. S'y ajoutent la hausse des prix de l’énergie et le chômage. Cela touche surtout les pays les plus pauvres, souligne Willis Agwingi, directeur de recherche à Kulea.
Les fluctuations des prix affectent certains pays plus que d'autres. Le coût du sucre varie selon les pays en fonction de leur capacité de raffinage et de la variété de sucre qu'ils importent. Ainsi, les pays d’Afrique du Nord comme l’Algérie et le Maroc consomment généralement plus de sucre blanc et disposent de plus de raffineurs que le reste du continent. Cela leur permet d’importer du sucre brut moins cher en vrac et de le raffiner localement.
Les régions subsahariennes, en revanche, importent principalement des sacs de sucre roux et de sucre blanc de mauvaise qualité, qui ont un coût plus élevé que le vrac.