Même pas mal. Malgré la chute du bitcoin et des principales crypto-monnaies en 2022, le Maroc continue d’y croire. Le pays figure en effet dans le top-20 pour l’usage des devises virtuelles, établi par Chainanalysis.
Le royaume chérifien se classe ainsi vingtième du Global Crypto Adoption Index pour 2023. Le pays fait bonne figure aussi bien pour les transactions pair à pair que pour les transactions effectuées sur les échangeurs centralisés, de type Binance.
Le Maroc devance les pays comme l'Égypte, l'Algérie, la Tunisie pour l'adoption des crypto-monnaies. Mais il n’est cependant pas l’État le plus performant d’Afrique dans ce secteur, cette place revenant au Nigeria, second du classement général derrière l’Inde. Le Nigeria trône même au sommet en matière de transaction pair à pair, pondéré par le nombre d’internautes et la parité de pouvoir d'achat.
Réglementation encore floue
L’attrait des Marocains pour les crypto-monnaies est d’autant plus étonnant que la réglementation dans le domaine reste sévère. Le pays avait en effet opté pour l’interdiction, bannissant en particulier le bitcoin dès 2017.
Mais la banque centrale a depuis adouci sa position et travaille désormais à l’instauration d’un cadre réglementaire, après des négociations avec le Fonds monétaire internationale. Prudentes, les autorités réalisent cependant les opportunités que peut offrir un secteur en plein boom.
"Le projet de loi propose une définition de la cryptomonnaie adaptée aux réalités marocaines, et ne vise pas à limiter l'innovation, mais à protéger les personnes contre les risques liés au travail dans un marché hautement spéculatif", expliquait ainsi récemment Abdellatif Djouahiri, chef de la Banque centrale.
Près de 1,15 million de Marocains détiennent des cryptomonnaies, avait révélé une étude du Policy Center for the New South fin 2022.