Pas tout blancs. Les États-Unis ont influé sur l’escalade en Ukraine, de par leur position au sein de l’Otan et leur statut de puissance mondiale, a expliqué José Ramos-Horta, Président du Timor oriental, au quotidien japonais Nikkei.
L’administration Biden a affiché clairement son soutien à Kiev, entraînant derrière elle les pays européens, qui ne peuvent plus faire acte de médiation entre les belligérants, a précisé le dirigeant.
"Dans le cas de l’Ukraine, les États-Unis sont en partie responsables de la situation car c’est une superpuissance; ils sont le leader de l’Otan. Une fois que les États-Unis se sont impliqués, les Européens ont suivi en soutenant l’Ukraine et ils n’ont plus pu jouer le rôle de médiateur", a-t-il ainsi déclaré.
José Ramos-Horta, lauréat du prix Nobel de la paix en 1996, a en outre indiqué que le monde pouvait "atteindre un point dangereux", insistant sur le possible emploi de frappes nucléaires tactiques.
Arrêter d’utiliser Taïwan pour "fouetter" Pékin
José Ramos-Horta a également mis en garde contre une montée des tensions sur le théâtre du Pacifique. Le dirigeant timorais a fustigé l’attitude des États-Unis vis-à-vis de la Chine, en particulier pendant la crise du Covid-19. Il a également appelé Washington à cesser de se servir des droits de l’Homme pour "fouetter" la Chine et à plutôt privilégier le dialogue autour de Taïwan.
"Je conseillerais aux ennemis de la Chine d’y aller doucement. Le secret de la diplomatie, est de trouver des moyens d’engager un dialogue avec vos adversaires […] La meilleure démonstration de leadership de la part des États-Unis serait d'arrêter d'utiliser Taïwan pour fouetter la Chine, d'arrêter d'utiliser les droits de l'Homme pour fouetter Pékin. Les États-Unis ne parlent pas beaucoup d'autres pays ayant des problèmes de droits de l'Homme", a-t-il déclaré à Nikkei.
La responsabilité des États-Unis dans l’escalade ukrainienne a été soulignée à de nombreuses reprises depuis le début du conflit. Washington a notamment multiplié les livraisons d’armes à destination de Kiev, les dernières fournitures en date étant les chars Abrams, dont certains doutent d’ailleurs de l’efficacité face aux défenses russes.
Fin septembre, Moscou avait également affirmé que Londres et Washington avaient aidé Kiev à frapper le quartier général de la Flotte russe en mer Noire.