Les services secrets ukrainiens tentent de recruter des officiers russes via des messageries, a confié l’un d’eux à Sputnik.
"Des émissaires m’ont contacté via la messagerie WhatsApp. Un homme s’est présenté comme venant de la part de mon ami, qui serait prêt à m’aider concernant certaines questions. Ensuite j’ai compris qu’il voulait me pousser à un crime de guerre. Puis j’ai présenté un rapport à mon commandement supérieur. Celui-ci a ensuite signalé aux services secrets russes une tentative de contact avec moi par des citoyens d’Ukraine." Selon l’officier, ses commandants et les services secrets n’ont pas formulé de griefs à son encontre.
Le dialogue suivant s’est fait sous le contrôle des services secrets. Les agents ukrainiens ont proposé, également via WhatsApp, une récompense pour des données, des coordonnées de matériel militaire, de troupes, de postes de commandement et d’observation, selon la source.
Des offres suivies de menaces
L’officier concerné a présenté des captures d’écran montrant ce dialogue. Deux options lui ont été offertes. Primo, une somme supplémentaire lui a été promise en cas de confirmation des coordonnées fournies, dans le cas où le matériel militaire en question serait détruit par la suite. Les Ukrainiens ont aussi promis d’épargner avec leurs frappes l’unité dans laquelle sert l’officier. Secundo, il lui a été proposé d’évacuer vers des pays tiers "sous la protection d’observateurs internationaux" sa famille et l’ami au nom duquel le dialogue avait été entamé.
Le correspondant s’est par la suite présenté comme un ex-citoyen russe et collaborateur de l’Onu chargé des prisonniers de guerre qui organise leur transfert de Russie vers des pays étrangers.
Le contact avec le recruteur est actuellement interrompu, selon l’officier. Les Ukrainiens auraient compris que le recrutement avait échoué, avant de passer à une pression psychologique selon le principe de "balançoire émotionnelle", allant de demandes amicales à des menaces et inversement, sans succès.
L’officier recommande à ses collègues d’être vigilants et de ne pas réagir aux éventuelles menaces et demandes de fournitures de données sur l’armée, via les réseaux sociaux ou les messageries. Il conseille aussi de signaler immédiatement des cas pareils aux supérieurs.