"Sur ordre de la Françafrique": Kémi Séba charge Paris pour son interpellation au Bénin

L’initiative de l’interpellation de Kémi Séba à l’aéroport béninois de Cotonou serait venue "sur demande des autorités françaises", explique le panafricaniste finalement relâché. Accusé par les autorités béninoises de blanchiment de capitaux et d’appels à l’insurrection, il qualifie ces motifs de "bidon".
Sputnik
Interpellé puis relâché au Bénin, le président de l’ONG Urgences panafricanistes Kémi Séba revient sur les circonstances de ce qui s’est produit dans la soirée du 15 septembre.
"Comme vous le savez, la mafia de la Françafrique a essayé de me capturer avec mes deux collaborateurs", lance le panafricaniste dans un long message audio diffusé sur les réseaux sociaux le 16 septembre.
"On a été cueilli comme au temps de l’esclavage", lâche-t-il, expliquant qu’il a été approché par un chef de police de l’aéroport de Cotonou le 15 septembre. Il a ensuite été "gardé à vue pendant 6h30 par la police sur ordre du gouvernement béninois (qui lui-même agit sur ordre de la Françafrique)", avait précédemment expliqué Kémi Séba dans un tweet séparé. Les hommes ont été relâchés à 4h50 du matin le 16 septembre.
"Ils ont compris que s’ils nous gardaient à la prison, cela allait être un mauvais signal pour le régime (béninois) … qui est déjà vomi en Afrique francophone", déclare l’activiste, possédant les nationalités béninoise et française, dans ce message audio.
Le panafricaniste s’en prend au Président du Bénin Patrice Talon, dont le "gouvernement se soumet au gouvernement français".

"Dehors, la valise ou le cercueil"

Selon Kémi Séba, l’interpellation aurait été effectuée par l’initiative du ministre béninois de l’Intérieur "sur demande des autorités françaises". Il s’adresse aux gouvernements béninois et français en disant que le "combat est terminé pour vous". "Vous allez perdre cette bataille. Notre génération, vous n’allez plus la corrompre", affirme le panafricaniste, parlant également de la "révolution panafricaniste en Afrique francophone non-violente".

"Cher ministre de la Justice ou de l’Injustice, cher ministre de la Police ou de l’Infraction, sachez que notre génération ne laissera plus personne prolonger le processus d’oppression", avance Kémi Séba.

Le panafricaniste s’en prend à "l’oligarchie occidentale" et à ceux qui "violent la souveraineté africaine".
Quant aux motifs officiels de son interpellation, il les qualifie de "bidon". Les autorités l’ont accusé de blanchiment de capitaux et d’appels à l’insurrection.
Kémi Séba réitère qu’il sera présent la semaine prochaine à Niamey pour soutenir "l’héroïque peuple du Niger". "Nous allons dire au colonialisme français ‘Dehors, la valise ou le cercueil’", termine-t-il.
Selon Juan Branco, avocat de Kémi Séba, l’activiste et ses collaborateurs Hery et Seth avaient été interpellés à l’aéroport alors qu’ils s’apprêtaient à embarquer dans l’avion. L’activiste a été ensuite transféré à la direction générale de la police nationale à Cotonou.
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