"Pendant trop longtemps, beaucoup de gens ont cru et fait croire, parfois à raison, que les élections africaines se gagnaient à Paris, Washington, Bruxelles. Et on a les dirigeants qui étaient cooptés par les capitales occidentales et qui se sont crus irremplaçables. C'est le concours du meilleur élève, c'est le concours de "l'employé du mois" et on s'en fiche du peuple parce qu'on ne doit rien au peuple. Ce n'est pas grâce au peuple qu'on est dans le fauteuil. On est là parce qu'il y a des fonctionnaires, des présidents, des gens dans des capitales en Occident [...] Ce que ces présidents semblent oublier, c'est qu'un des critères de sélection aux yeux des Occidentaux, ce sont tous les éléments négatifs qu'on a sur eux. Ils ne choisissent pas des gens qui sont incorruptibles, qui ne traînent pas de casseroles, à qui on ne peut pas faire de chantage. Ils choisissent toujours les mauvais fruits parce qu'ils ont beaucoup d'éléments ensuite pour les contraindre à rester sur le droit chemin pour eux", déclare à Sputnik Afrique la militante panafricaniste Nathalie Yamb.
"Dans certains pays, des militaires prennent leurs responsabilités et bousculent un État malfaisant. Mais à la fin de la journée, si le peuple ne se réveille pas, ces militaires risquent de se transformer eux-mêmes en malfaisants. Donc c'est au peuple de prendre ses
responsabilités, de sortir de sa léthargie, de sortir de ce manque d'exigence qu'on a vis-à-vis de nos dirigeants et vis-à-vis du système que l'on doit construire pour soi-même", appelle la militante panafricaniste.
"Je souhaite aux Gabonais que le général Oligui emprunte la bonne voie et devienne une personne que tous les Africains sont fiers de regarder travailler. Comme on est fier de regarder travailler par exemple le capitaine Ibrahim Traoré où le colonel Assimi Goïta", conclut-elle.
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