Une réduction de l'aide occidentale pourrait provoquer une réaction imprévisible de la part des réfugiés ukrainiens en Europe, a déclaré le Président ukrainien dans une interview accordée à l’hebdomadaire britannique The Economist.
"Réduire l'aide créera des risques pour l'Occident dans son propre jardin. Il n’y a aucun moyen de prédire comment les millions de réfugiés ukrainiens dans les pays européens réagiraient à l’abandon de leur pays", a-t-il déclaré le 10 septembre ajoutant que le manque de soutien occidental à l’Ukraine ne fera que prolonger la guerre.
Selon Volodymyr Zelensky, les Ukrainiens se sont généralement "bien comportés" et sont "très reconnaissants" à ceux qui les ont hébergés.
"Mais ce ne sera pas une "bonne histoire" pour l’Europe si cette dernière "poussait ces gens dans une impasse", a-t-il conclu.
Doutes de la sincérité occidentale
En outre, le Président ukrainien a noté qu'il commençait à douter de la sincérité de certains partenaires occidentaux qui prétendent toujours soutenir le pays.
"Je vois leurs yeux [quand ils disent, ndlr] 'nous serons toujours avec vous'. Mais je vois qu'il ou elle n'est pas là, pas avec nous", a déploré le Président Zelensky auprès de l’hebdomadaire britannique.
Trois mois après le début de sa contre-offensive, l'Ukraine n'a fait que de très modestes progrès le long de l'axe sud dans la région de Zaporojié, où elle tente de couper le "pont terrestre" entre la Russie et la Crimée, a noté The Economist.
Face à cela, les esprits des dirigeants occidentaux sont préoccupés de savoir combien de temps prendra la contre-offensive ukrainienne et si elle va réussir, selon le magazine. Ces derniers continuent pourtant de tenir de belles paroles, promettant qu’ils resteront aux côtés de l’Ukraine "aussi longtemps qu’il le faudra", remarque l’hebdomadaire.
Du 24 février 2022 au 23 mai 2023, plus de huit millions de réfugiés ukrainiens sont arrivés en Europe, dont plus de cinq millions ont été enregistrés dans des pays européens dans le cadre de programmes d'assistance nationaux, selon les données du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.