Orano, le géant français de l’uranium présent au Niger depuis de nombreuses décennies a annoncé le 8 septembre l’arrêt provisoire de sa production d’uranium dans ce pays.
"Le site de SOMAÏR a mis en place un aménagement progressif de l’organisation du travail en anticipant ses activités de maintenance", indique le communiqué de l’entreprise.
Une décision qui a été prise suite à la fermeture continue du principal corridor d’approvisionnement du Niger et en raison de l’amenuisement de ses stocks de produits chimiques, précise le document. Et ceci est étroitement lié aux sanctions internationales imposées contre le Niger.
Selon Orano, les équipes sur place sont mobilisées pour tenter d’assurer la continuité des activités sur les autres sites, tels que d’Arlit, d’Akokan et au siège à Niamey avec le support des équipes en France.
Le Niger, un grand producteur d’uranium
Le Niger est le septième producteur d'uranium au monde avec 5% de la production mondiale. Selon les chiffres d'Euratom, le Niger était le deuxième fournisseur d'uranium de l'Union européenne en 2022.
Depuis le coup d’État et les sanctions prises par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le prix de l’uranium a connu des fluctuations sur le marché international.
Le Niger, qui produit 7.000 tonnes d'uranium pour la France, ne fournit que 15% d'électricité, a estimé l’enseignant-chercheur en géopolitique et politiques de Défense à l’Université de Blida II Abdelkader Soufi. Le pays est dépendant de ce qui vient du Nigeria alors qu’il est censé être le pays le plus illuminé du monde avec ce qu'il a comme matière énergétique, d’uranium, selon lui.
Crise au Niger
Le conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) dirige le Niger après avoir renversé Mohamed Bazoum, le 26 juillet, qui est assigné à résidence, ainsi que sa famille, au palais présidentiel.
En réponse, la CEDEAO a pris des sanctions contre le Niger et a brandi la menace d'une intervention militaire, dont elle avait annoncé la préparation. Une décision soutenue par la France, qui compte environ 1.500 soldats dans ce pays sahélien.