Le Gabon a été suspendu de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), a rapporté l'agence de presse Reuters, citant l’institution.
"La CEEAC a décidé de suspendre l'adhésion du Gabon en réponse au coup d'État du 30 août qui a chassé le Président Ali Bongo Ondimba", a annoncé la CEEAC à l’issue d'une session extraordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’organisation convoquée ce 4 septembre à Djibloho, en Guinée équatoriale voisine.
Selon Reuters, le Président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, dans une brève allocution prononcée à l'issue du sommet a fait savoir que toute menace à la paix, à la sécurité et à la stabilité d'un membre de la CEEAC, comme le Gabon, avait des répercussions sur les pays et les communautés des autres signataires.
Auparavant, la CEEAC, qui regroupe 11 États d'Afrique centrale, avait condamné l’arrivée des militaires au pouvoir au Gabon et appelé au rétablissement de l'ordre constitutionnel dans le pays.
Le renversement du régime gabonais
Le 30 août, un groupe de hauts gradés a annoncé à la télévision nationale avoir pris le pouvoir; avant de nommer le général Brice Cloter Oligie Nguema comme chef de file du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).
Après avoir annulé les résultats des élections du 26 août, qui donnait la victoire au Président sortant Ali Bongo Ondimba, désormais assigné à résidence, entouré de sa famille et de ses médecins, les nouveaux hommes forts du pays ont dissous le gouvernement et suspendu les autres institutions républicaines.
Ce 4 septembre, M.Nguema a prêté serment en tant que Président de la République pour la période de transition, lors d’une cérémonie à la Cour constitutionnelle du Gabon.
La CEEAC a été créée en 1983. L'organisation régionale comprend aujourd'hui l'Angola, le Burundi, le Cameroun, la République du Congo, la République centrafricaine, la Guinée équatoriale, le Gabon, le Rwanda ainsi que Sao Tomé-et-Principe. En 2000, les pays membres de la CEEAC ont signé un accord pour mettre en place le Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale (SMACCA), un mécanisme permettant de faciliter la formulation d’une stratégie politique et militaire commune pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits en Afrique centrale.