Un ex-colonel algérien explique comment Kiev met en danger les vols civils avec ses drones

21:48, 1 Septembre 2023

Dans la nuit du mardi au mercredi 30 août sur fond d’une attaque massive de drones ukrainiens, plusieurs vols de passagers à destination de Moscou, dont l’un provenant d’Algérie, ont été déviés. Un ancien colonel de l’armée de l’air algérienne explique à Sputnik quel risque les actions de Kiev créent pour l’aviation civile.

Sputnik

Lancés par Kiev contre la Russie, des drones croisent souvent les routes empruntées par les avions civils et mettent ainsi en danger la vie des passagers, constate Mokhtar Saïd Mediouni, ancien colonel de l’armée de l’air algérienne, expert en questions sécuritaires et de défense.

"L'espace aérien international et l'espace aérien en général c’est un no man's land pour les armes. On se rappelle le malheureux épisode de l'avion malaisien abattu au-dessus de l’Ukraine et ses passagers malheureux et innocents qui se sont retrouvés malgré eux dans la zone du conflit", explique-t-il.

Dans ce contexte il trouve "tout à fait normal" que le 30 août, lors d’une nouvelle attaque de drones, le contrôle aérien de la Fédération de Russie a ordonné, par précaution, à un avion d’Air Algérie à destination de Moscou de dévier sur Saint Pétersbourg.

"Moi, ce qui m'étonne, si cet incident a vraiment eu lieu, pourquoi jusqu'à présent on voit un silence de l’Organisation de l'aviation civile internationale (OACI)? Elle doit dénoncer ce genre de comportement d'un belligérant qui met en danger la vie des passagers et des compagnies aériennes", poursuit-il.

L’Ukraine est "la bête blessée"

Il constate, en outre, que pas mal de belligérants "font fi de la réglementation, des us et coutumes" en matière de guerre pour utiliser justement les réflexions en radar des avions de transport afin de faire passer leurs avions de combat ou passer leurs drones.

"C'est pour cela que les autorités russes, pour mieux sécuriser l'avion d'Air Algérie, je pense, l'ont dévié sur Saint-Pétersbourg pour qu'il évite la zone qui était active sur le plan opérationnel",

Tout en pointant la responsabilité des Occidentaux pour ce qui se passe, l’homme déplore le fait qu’"il n'y a plus de règles dans cette guerre".

"Parce que finalement, s'ils n'avaient pas l'argent, l'armement et même les soldats étrangers qui font partie de la légion étrangère en Ukraine, je pense que la Russie aurait déjà terminé cette guerre. L'objectif des Occidentaux c'est d'affaiblir la Russie et de partir vers une guerre de grande intensité et de longue durée. Cet objectif n'est pas atteint après pratiquement deux années de guerre […] dans une position de faiblesse, c'est comme la bête blessée, je pense que l'Ukraine n'hésitera pas à bombarder les centrales nucléaires", a conclu le colonel.