Un message au monde et à l’Afrique. En s’élargissant, les BRICS ont rappelé à tous leur volonté de faire émerger un monde multipolaire, a déclaré à Sputnik Afrique Amine Idriss, directeur des Infrastructures, des Industries, du Commerce et de l'Intégration Régionale à l'AUDA-NEPAD.
La validation des candidatures de l’Égypte et de l'Éthiopie est un net coup de gouvernail en direction de l’Afrique. Cela pourrait donner des idées d’adhésion à d’autres pays du continent dans les années à venir, souligne le responsable.
"L'Égypte et l'Éthiopie sont les deuxième et troisième pays les plus peuplés d'Afrique. Des pays avec des économies qui croissent rapidement, des investissements dans les infrastructures, des pays qui ont des cultures très fortes, comme d'ailleurs tous les autres pays africains, et qui veulent que cette culture soit respectée, des pays qui veulent aussi s'imposer sur la scène internationale […] C'est donc une très bonne nouvelle pour l'Afrique et pour le monde", explique-t-il ainsi.
Rôle de la NBD
Au-delà de l’élargissement, le sommet de Johannesburg a aussi vu l’affirmation de la Nouvelle Banque de développement (NBD), institution financière des BRICS. Celle-ci compte en particulier encourager l’utilisation des monnaies locales entre ses membres. Une stratégie qui sera bénéfique aux économies émergentes, qui souffrent de devoir passer par des devises comme le dollar ou l’euro pour commercer, se réjouit Amine Idriss.
"La discussion autour des échanges en monnaies nationales n'est plus taboue. Tout le monde en parle. La NBD va aussi pousser dans ce sens pour nous, les pays en voie de développement, car à chaque fois que l'on fait des échanges en devises étrangères, la facture est salée, spécialement quand il y a des fluctuations des prix et de l'inflation", affirme-t-il ainsi.
La NBD a déjà annoncé qu’elle permettrait des emprunts en monnaies locales à l’avenir. La structure avait émis ses premières obligations en rands sud-africains récemment. Les échanges en monnaies locales permettent de contourner le dollar dans les échanges entre voisins du continent, ce qui pourrait renforcer le commerce intra-africain, comme le déclarait récemment à Sputnik George Elombi, vice-président de la Banque africaine d'import-export.