Le Soudan observe avec intérêt le développement des BRICS et voudra y adhérer à l'avenir, surtout sur fond de politique de pression occidentale, a indiqué à Sputnik l'économiste soudanais Mohammed al-Naer. Il a été interrogé en marge du sommet des BRICS en Afrique du Sud qui vient de décider l'élargissement du groupe à six nouveaux membres.
"Les dernières déclarations de dirigeants, que ce soit le Président russe, chinois ou d'autres dirigeants des BRICS, parlaient de la nécessité de passer du monde unipolaire vers un monde multipolaire. L'équilibre mondial des forces et la transparence des règlements économiques sont parmi les principaux défis pour la majorité des pays."
Pour l'instant, les BRICS se composent de cinq pays (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), et quatre fois plus de pays souhaitent y adhérer. Par conséquent, l'association possède "un énorme potentiel" et des perspectives de croissance de son influence sur la politique mondiale, a indiqué l'économiste.
Mettre fin à l'hégémonie du dollar
Il a également commenté les activités de la Nouvelle Banque de développement (NBD) des BRICS. De "très nombreux pays" s'intéressent à ses services, car la banque est prête à travailler avec tous les pays à des conditions égales et transparentes, selon lui.
"Avec le temps, la NBD mettra fin à l'hégémonie du dollar et au diktat du FMI."
Les attentes d'une percée au cours du sommet des BRICS à Johannesburg se sont justifiées, estime Mohammed al-Naer. Les délégations y "soulèvent des questions très compliquées, mais importantes pour le Sud global en dépit de la pression de l'Occident".
Un membre potentiel
Comme de nombreux autres pays de l'Afrique arabophone, le Soudan observe avec intérêt le développement des BRICS. "Pour l'instant, notre pays manque de stabilité politique et économique pour demander à être admis au groupe. Mais si l'on a à choisir entre la pression de l'Occident et la coopération mutuellement avantageuse avec les BRICS, Khartoum optera pour le second, évidemment."
Bien que le pays soit particulièrement faible, l'immixtion de l'Occident dans ses affaires intérieures ne l'arrange pas, souligne-t-il.
"Les modèles russe et chinois nous sont beaucoup plus proches et plus intéressants."
L'adhésion du Soudan aux BRICS apporterait au pays un grand flux d'investissements, qui lui sont très nécessaires. En outre, le pays est riche en ressources naturelles et a une bonne situation géographique. Ce sont des facteurs que le pays est prêt à proposer aux pays membres du bloc à l'avenir, a conclu Mohammed al-Naer.