L'Union sacrée pour la sauvegarde de la souveraineté et de la dignité du peuple connue sous le nom de "M62", une coalition de la société civile nigérienne, a convoqué à Niamey une conférence de presse pendant laquelle son coordinateur national Abdoulaye Seydou a enjoint aux soldats français de plier bagage.
Il a promis qu’aucun d’entre eux ne resterait au Niger à la fin du préavis de 30 jours notifié à Paris pour l’évacuation de ses militaires après la dénonciation par Niamey d’une série d’accords militaires bilatéraux.
"Nous ne laisserons pas une seconde aux forces françaises sur notre territoire à l’expiration de ce délai, comme le CNSP [Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, actuellement au pouvoir au Niger] lui-même l’a fait savoir. Tous les villages, toutes les communes environnantes vont descendre sur la capitale et nous allons les faire sortir. Ils disent qu’ils sont au Niger, qu’ils ne vont pas partir… mais ils vont partir", a martelé Abdoulaye Seydou sous les applaudissements de l’assistance.
Riposte de Paris
La dénonciation de trois accords et d’un arrangement technique a été annoncée dans un communiqué lu à la télévision nigérienne le 3 août. Le lendemain, le ministère nigérien des Affaires étrangères l’a notifié dans un message à l’ambassade de France à Niamey. Les accords renfermaient un préavis de retrait de 30 jours.
Le Quai d’Orsay a fait savoir lors d’un point de presse le 4 août que seules les autorités légitimes du Niger étaient habilitées à dénoncer les accords.
À l’heure actuelle, Paris compte 1.500 soldats déployés au Niger dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Le mouvement M62 est composé de 15 organisations de la société civile et a été lancé le 3 août 2022 alors que le Niger célébrait ses 62 ans d'indépendance vis-à-vis de la France.
Il a déjà lancé de multiples appels au départ immédiat des forces françaises, les accusant de "multiples assassinats" de civils et d’"aliéner notre souveraineté et de déstabiliser le Sahel".