Sommet des BRICS 2023 en Afrique du Sud

Les BRICS veulent travailler sur des modes de paiement résistant aux risques externes, selon Moscou

Le prochain sommet des BRICS sera l’occasion de discuter des règlements en devises nationales et de nouveaux modes de paiement pour se prémunir des menaces extérieures, a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
Sputnik
L’agenda économique se précise. La Russie compte mettre sur la table la question des modes de paiement alternatifs lors du prochain sommet des BRICS, a expliqué Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
"L'ordre du jour du prochain sommet comprendra la création d'instruments de paiement résistants aux risques externes, ainsi que l’usage accru des monnaies nationales dans les transactions mutuelles", a-t-elle ainsi déclaré.
Ces thèmes ont le vent en poupe alors que l’heure est à la dédollarisation, a encore noté la responsable. De nombreux pays font désormais preuve d’une "méfiance croissante" à l’égard des mécanismes financiers créés par l’Occident, a-t-elle affirmé. Cependant, l’élaboration de nouveaux outils nécessitera des études approfondies d’experts et devra faire consensus au sein des pays membres du groupe.

Dédollarisation et alternative au SWIFT

Le processus de dédollarisation est à l’œuvre dans les transactions internationales depuis plusieurs mois. Différents pays, désireux de retrouver une souveraineté monétaire, ont commencé à commercer en devises nationales. En Afrique, le Président kényan, William Ruto, porte notamment ce discours et a déploré que les commerçants kényans doivent se ruiner en frais de change vers le dollar pour pouvoir échanger avec leurs voisins africains.
Le commerce en devises locales pourrait par ailleurs stimuler les échanges sur le continent, avait récemment expliqué à Sputnik George Elombi, vice-président de la Banque africaine d'import-export.
Alors que la Russie a été exclue du système SWIFT en février 2022, plusieurs autres pays pensent désormais à construire une alternative à ce programme de messagerie bancaire, pour ne pas tomber sous le coup de telles sanctions. L’Inde en particulier songe à emprunter cette voie, pour gagner en indépendance et faire rayonner la roupie à l’international, rapportait récemment The Economic Times.
L’exclusion de la Russie du système SWIFT a d’ailleurs des effets jusqu’en Afrique, puisqu’elle complique les achats de céréales et d’engrais, en forçant à passer par des intermédiaires en Turquie ou à Dubaï, expliquait récemment à Sputnik la militante panafricaniste Nathalie Yamb.
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