Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ont lancé un processus d’expansion pour construire un monde juste, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, à l'approche du sommet des BRICS en Afrique du Sud.
"Notre union a pas mal de partisans des mêmes idées à travers le monde entier. On y voit une force positive qui est capable de renforcer la solidarité des pays du Sud global et de l’Est, de devenir l’un des piliers d’un nouveau monde, d’un ordre mondial plus juste polycentrique", a fait savoir Sergueï Lavrov dans un article pour le magazine sud-africain Ubuntu.
En outre, les BRICS ne visent pas à substituer les mécanismes multilatéraux existants ni à devenir "un nouvel hégémon collectif", a-t-il noté.
D’après Lavrov, plusieurs centres économiques et politiques sont déjà apparus en dehors de l’Occident:
"Un ordre mondial multipolaire plus juste est en train de naître sous nos yeux. De nouveaux pôles de croissance économique et l'adoption de décisions politiques d'importance mondiale en Eurasie, dans la région Asie-Pacifique, au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique latine sont guidés principalement par leurs propres intérêts, mettant la souveraineté nationale au premier plan. Et sur cette base, ils obtiennent des succès impressionnants dans divers domaines", a conclu le chef de la diplomatie.
Fin de la dépendance au dollar
La domination du billet vert diminue à l’échelle nationale car nombre de pays passent aux échanges en devises nationales, a indiqué Sergueï Lavrov.
"Non seulement la Russie, mais aussi un certain nombre d'autres États réduisent constamment leur dépendance à l'égard du dollar américain, passant à l'utilisation de systèmes de paiement alternatifs et de règlements en monnaies nationales. Nous rappelons ici les sages paroles de Nelson Mandela: "Quand l'eau commence à bouillir, c'est absurde d'arrêter de la chauffer." Et c'est vrai", a souligné le ministre.
Les tentatives de l'Occident collectif pour "inverser cette tendance" au nom de la préservation de sa propre hégémonie ont un effet inverse, puisque "la communauté mondiale est fatiguée du chantage et de la pression des élites occidentales, de leurs habitudes coloniales et racistes".
Questions au menu du sommet des BRICS
Parmi les sujets qui devront être abordés lors de l’événement, figure l’augmentation du rôle des devises nationales, a précisé le ministre russe.
"Parmi les priorités absolues figurent le renforcement du potentiel de la Nouvelle banque de développement, le pool de réserves de change conditionnelles des BRICS, l'amélioration des mécanismes de paiement, l'augmentation du rôle des monnaies nationales dans les règlements mutuels. Il est prévu que ces questions soient au centre de l'attention au sommet des BRICS à Johannesburg", a souligné M.Lavrov.
Moscou œuvre pour les intérêts de l’Afrique
La Russie est certaine que les intérêts des pays en développement, dont les pays d’Afrique, doivent être garantis au niveau du Conseil de sécurité de l’Onu, poursuit le ministre.
"La Russie prône constamment le renforcement des positions du continent africain dans le système de l’ordre mondial multipolaire. Nous allons continuer à soutenir nos amis africains dans leur intention de jouer un rôle de plus en plus considérable dans la résolution des problèmes clés de notre temps", a souligné le chef de la diplomatie russe.
Selon lui, il s'agit également de la question de la réforme du Conseil de sécurité de l’Onu. "Nous sommes profondément convaincus que les intérêts des pays en développement dont ceux d’Afrique doivent être assurés [dans le cadre de cette institution]", a-t-il pointé.
De plus, la Russie va contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire et énergétique du continent, d'après le ministre. "Les résultats du deuxième sommet Russie-Afrique qui s'est tenu les 27 et 28 juillet à Saint-Pétersbourg le prouve".
Le sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) se tiendra du 22 au 24 août à Johannesburg. Il sera la plus grande rencontre de l’histoire des chefs d’État et de gouvernement du monde non occidental. Le sommet réunira plus de 60 États du Sud global qui s’opposent tous, dans une mesure ou une autre, à la domination occidentale et cherchent des mécanismes de coopération alternatifs.