La Tunisie ne restera pas "les bras croisés" face à la "crise du pain" a déclaré le 17 août le Président du pays Kaïs Saïed lors d’une réunion avec des ministres. Les autorités combattront "tous les monopoles et les spéculateurs" qui sont à l’origine du déficit de pain subventionné, a-t-il fait savoir.
La Tunisie est confrontée à une crise prolongée du pain, le pays faisant face à un manque de farine et de semoule avec des files d’attente qui se forment devant les boulangeries.
Prix fixé du pain
Toujours le 17 août, la justice tunisienne a ordonné le placement en garde à vue du président de la Chambre nationale des propriétaires de boulangeries, Mohamed Bouanane. Ce dernier, qui possède plusieurs boulangeries, ainsi que deux autres personnes, dont les noms n’ont pas été dévoilés, sont soupçonnés de monopole et de spéculation sur le marché des denrées subventionnées.
De plus, lors d’une récente opération de contrôle de 15 minoteries, les autorités ont saisi 6.528 tonnes de produits subventionnés (farine, semoule), a indiqué le 16 août la présidence tunisienne.
La baguette à base de farine subventionnée par l’État est vendue en Tunisie à 190 millimes (0,06 centime de dollars) via un réseau de 3.737 boulangeries semi-étatiques. Ce prix n’a pas changé depuis plusieurs années.
Récolte en baisse
Outre l’éventuelle spéculation, la crise du pain qui frappe la Tunisie pourrait être liée à la baisse de la production de blé cette année en raison de la sécheresse et à l’absence d’importations.
Fin juillet, le ministère de l’Agriculture tunisien a fait état d’une baisse de 60% de la récolte de céréales à 270.000 tonnes seulement.