Le conflit en Ukraine ne peut être résolu "sans compromis", il est essentiel de garder le dialogue avec la Russie, juge l’ancien Président français Nicolas Sarkozy, qui a donné sa vision des événements.
"S'agissant de ce territoire (de la Crimée, rattachée à la Russie en 2014 suite à un référendum, ndlr), qui était russe jusqu'en 1954 et dont une majorité de la population s'est toujours sentie russe, je pense que tout retour en arrière est illusoire", assure-t-il dans une longue interview au Figaro, publiée le 16 août.
L’ancien chef de l’État français de 2007 à 2012 prône le dialogue: les Russes "sont différents de nous. La discussion est toujours difficile et a suscité beaucoup de malentendus dans notre histoire commune". "Malgré cela, nous avons besoin d'eux et ils ont besoin de nous", poursuit-il.
"Il faut donc prendre le risque de sortir de cette impasse", avance-t-il.
"La diplomatie, l'échange, la discussion restent les seuls moyens de trouver une solution acceptable. Sans compromis, rien ne sera possible et nous courrons le risque que les choses dégénèrent à tout moment. Cette poudrière peut avoir des conséquences redoutables", appuie-t-il.
Le sort de l’Ukraine
L’Ukraine "doit rester un pays neutre", selon lui. Ce pays qui "est un trait d'union entre l'Ouest et l'Est, a une vocation de pont entre l'Europe et la Russie. Il faut qu'elle le reste".
Concernant les aspirations ukrainiennes d’intégrer l’UE et l’Otan, Kiev "ne répond pas aux critères fixés pour l'adhésion", juge-t-il.
La neutralité ukrainienne "pourrait être garantie par un accord international prévoyant des assurances de sécurité extrêmement fortes", développe-t-il encore.
Le sort de la Crimée
La Crimée est devenue une république russe en mars 2014 à la suite d'un référendum. Lors du référendum, 96,77% des électeurs ont voté pour l'adhésion à la Russie. L'Ukraine considère toujours la Crimée comme un territoire temporairement occupé, de nombreux pays occidentaux soutiennent Kiev sur cette question.
Moscou a déclaré à plusieurs reprises que les habitants de la Crimée avaient voté pour le rattachement à la Russie de manière démocratique, dans le plein respect du droit international et de la Charte des Nations unies. Selon Vladimir Poutine, la question de la Crimée "est définitivement close".