Niger: "fin officielle de la Françafrique", selon une ex-ministre autrichienne

Après le Burkina Faso et le Mali, la France est en train de perdre le Niger, estime Karin Kneissl, qui a dirigé la diplomatie autrichienne de 2017 à 2019. Selon elle, les pays africains ont plus d'opportunités sur le continent et peuvent choisir avec qui coopérer.
Sputnik
Le changement de pouvoir au Niger, au Burkina Faso et au Mali avant, est "la fin officielle de la Françafrique", a déclaré à Sputnik l'ancienne ministre autrichienne des Affaires étrangères Karin Kneissl en poste de 2017 à 2019.
"La France perd progressivement pied dans les pays africains: ils ont été expulsés du Mali, ils ont été expulsés du Burkina Faso. Maintenant, le Niger veut fermer les bases militaires françaises dans le pays. Pour la France, je pense que c'est la fin officielle de la politique de la Françafrique, puisque les nouvelles autorités peuvent choisir", a-t-elle déclaré.
Mme Kneissl a ajouté que les pays africains peuvent désormais opter pour la Chine, la Turquie, la Russie ou l'Inde comme partenaires, plus d'opportunités et plus d'acteurs se présentent sur le continent.

La France contestée

Depuis plusieurs mois, Paris multiplie les échecs sur le continent africain. Une grogne antifrançaise s’est installée dans certains pays, en particulier en Afrique de l’Ouest, qui a notamment mené au départ des forces militaires au Burkina Faso et en République centrafricaine.
Fin juillet, l'armée nigérienne a annoncé à la télévision nationale la destitution du Président Mohamed Bazoum. Ancienne colonie française, le Niger était considéré comme l'un des derniers alliés des pays occidentaux au Sahel. Paris lui a fourni des drones et des avions de combat et y a déployé 1.500 soldats pour combattre les groupes terroristes opérant à la frontière du Niger, du Mali et du Burkina Faso. De plus, le Niger dispose de riches réserves d'uranium dont la France dépend.
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