Sommet des BRICS 2023 en Afrique du Sud

Quels avantages le Maroc retirerait-il d’une adhésion aux BRICS?

Le Maroc pourrait accélérer son développement économique dans divers secteurs en adhérant aux groupes des BRICS, a déclaré à Sputnik la parlementaire Al-Nouscha Ibakarim. Cela permettrait aussi d’élargir la politique financière du pays, pour lui ouvrir l’accès à l’ensemble des pôles économiques mondiaux, soutient-elle.
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Une adhésion du Maroc au groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), pourrait donner un coup de fouet au développement économique du royaume, a déclaré à Sputnik la parlementaire Al-Nouscha Ibakarim.

"Rejoindre les BRICS apportera à notre royaume de nouvelles perspectives de développement. Le niveau de développement des pays membres de l'alliance permettra au Maroc de renforcer certains secteurs de l'économie. Je pense au tourisme, à l’agriculture, à la pêche, au commerce, à l’industrie, aux services, aux transports et, bien sûr, à la haute technologie", a ainsi déclaré l’élue.

La Nouvelle banque de développement, organe bancaire des BRICS qui se veut une alternative au FMI et à la Banque mondiale, permettra aussi au Roi Mohammed VI d’approfondir sa politique financière, pour ouvrir le pays à tous les pôles économiques mondiaux, souligne encore la responsable.
Côté atouts, le Maroc possède plusieurs cartes dans sa manche, qui rende sa candidature crédible, explique encore Nezha Abakrim. La stabilité politique du Royaume et sa "politique étrangère indépendante", colle par exemple au modèle prôné par les BRICS. La position géographique du pays permettrait aussi au groupe de simplifier leur chaîne logistique, souligne la parlementaire. "Ainsi, cette alliance sera mutuellement avantageuse", souligne l'élue.

Voir au-delà de l’Occident

Pays du Maghreb parfois courtisé par les puissances européennes, le Maroc doit cependant voir plus loin que l’Occident et diversifier ses partenariats, avance encore Nezha Abakrim. La demande d’adhésion marocaine aux BRICS a d’ailleurs suscité des inquiétudes côté occidental, mais le royaume chérifien doit passer outre pour privilégier en premier lieu ses intérêts, explique l’élue.
"Bien sûr, l'Occident regarde la démarche marocaine avec beaucoup de prudence - mais nous ne nous attendions pas à une réaction d'approbation. Le Maroc construira en tout état de cause une stratégie de sécurité économique et politique diversifiée, en coopération avec toutes les parties", déclare-t-elle ainsi.
Le Maroc cultive déjà de forts liens économiques avec certains pays des BRICS. Les échanges avec le Brésil ont en particulier explosé ces dernières années, se chiffrant à plus de trois milliards de dollars en 2022, soit une hausse de 26,12% par rapport à l’an précédent, selon le ministère marocain de l’Économie.

Pays aspirant à adhérer aux BRICS

Le Maroc figure parmi les 23 pays qui ont officiellement exprimé leur envie de rejoindre l’organisation, selon une annonce faite début août par la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor.
Cette liste comprend en outre l’Algérie, l’Égypte, l’Éthiopie, le Bangladesh, l’Arabie saoudite et la Bolivie, selon des sources ouvertes. Plusieurs autres pays, comme l’Indonésie, Bahreïn, le Mexique, le Nigeria et la Turquie ont exprimé leur intérêt.
L'Afrique du Sud, qui assume la présidence tournante des BRICS, accueillera le sommet du groupement, du 22 au 24 août, sous l'intitulé "Les BRICS et l'Afrique: partenariat pour une croissance mutuellement accélérée, un développement durable et un multilatéralisme inclusif".
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