Un habitant de la ville d’Artiomovsk, libéré par les forces russes en mai, a fait part auprès de Sputnik de son calvaire en tant que détenu par des militaires ukrainiens pendant que se poursuivaient les combats acharnés pour cette ville.
Parlant sous le couvert d’anonymat parce qu’il a peur pour sa vie, il a expliqué avoir été arrêté et battu pour la première fois quand il a été arrêté fin novembre 2022.
"[Les militaires ukrainiens voulaient] que je confie que je livre [aux militaires russes] des positions", parce qu’ils avaient pour objectif d’attraper deux personnes par jour, a-t-il précisé, ajoutant qu’ils l’ont retiré son ordi et son téléphone pour trouver des traces de coopération avec les Russes.
"Ils ont mis un chapeau sur mes yeux, mis des menottes. [Ils m’ont battu] sur le dos, justement sur l'arrière des côtes", a expliqué celui qui a préféré de ne pas quitter Artiomovsk en attendant l’arrivée des forces russes.
L’homme a été laissé sur place après que les Ukrainiens ont compris qu’il ne faisait pas de renseignement.
Nerf facial gravement touché
C’est au printemps 2023 qu’il est retombé aux mains des nationalistes. Bien que son appartement ait déjà brûlé, l'homme s’y rendait parfois pour s’occuper des restes de la propriété de sa famille et des voisins pour éviter "les pillards". Un jour il a été pris en embuscade, puisque les Ukrainiens avaient installé des positions de combat directement dans l'immeuble.
Les Ukrainiens l’ont pris pour un combattant de Wagner. Quand il gisait ligoté sur le sol, l'un des militaires lui a donné un coup de pied au visage avec une lourde botte de l'armée.
"Mon nerf facial a été gravement touché, je ne sens plus ma lèvre, ma narine. Je ne sens pas mon nez. L'os du visage [s’est enfoncé] vers l'intérieur", a-t-il déploré.