"Ils sous-estiment tous les Africains": l’Ouganda réagit au gel des prêts de la Banque mondiale

En coupant toute nouvelle aide financière, la Banque mondiale veut contraindre l’Ouganda à abandonner sa "foi, sa culture, ses principes et souveraineté", s’est indigné le Président ougandais. L’institution a suspendu ses prêts après l’adoption d’une législation qui durcit les sanctions contre les personnes LGBT+.
Sputnik
Le Président Yoweri Museveni a réagi à la décision de la Banque mondiale d’arrêter l’octroi de nouveaux prêts suite à l’adoption par l’Ouganda d’une nouvelle législation anti-LGBT+.

"Je veux informer tout le monde, à commencer par les Ougandais, que l'Ouganda se développera avec ou sans prêts", a-t-il écrit sur X (anciennement Twitter).

Il a dénoncé la volonté de la Banque mondiale et d’autres structures de "contraindre" les Ougandais "à abandonner notre foi, notre culture, nos principes et notre souveraineté, en utilisant l'argent".
"Ils sous-estiment vraiment tous les Africains. Nous n'avons besoin de la pression de personne pour savoir comment résoudre les problèmes de notre société. Ce sont nos problèmes", a poursuivi le chef de l’État dans un tweet séparé.
Toutefois, le pays "continue à discuter avec la Banque mondiale afin que nous évitions cette situation embarrassante si possible", a ajouté Yoweri Museveni.

La nouvelle législation

La veille, la Banque mondiale a déclaré que l’Ouganda serait privé de toute nouvelle aide internationale suite à l’adoption en mai 2023 d’une nouvelle loi anti-LGBT+ alourdissant les sanctions contre les homosexuels.
Cette loi "contredit fondamentalement les valeurs" de l’institution.
"Notre vision d'éradiquer la pauvreté sur une planète vivable ne peut réussir que si elle inclut tout le monde, sans distinction de race, de sexe ou de sexualité. Cette loi sape ces efforts", selon un communiqué de la Banque mondiale du 8 août.
La nouvelle législation durcit la responsabilité de toute personne ayant des rapports homosexuels et condamne désormais à la peine de mort l’"homosexualité aggravée".

Le volume d’aide

L’Association internationale de développement affiliée à la BM avait fourni à Kampala 5,4 milliards de dollars de crédits jusqu’en 2022, destinés au financement de projets de santé et d’éducation.
Toutefois, le portefeuille existant continuera à allouer des fonds même si les nouveaux prêts sont interdits, a indiqué une source de la BM.
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