L'intervention militaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) au Niger, si elle avait lieu, "aurait forcément un impact négatif dans la lutte contre le terrorisme, puisqu’elle diminuerait les forces disponibles pour lutter contre la menace terroriste", a déclaré ce 10 août à Sputnik Afrique Amzat Boukari-Yabara, panafricaniste.
"On a du mal à voir comment une guerre voyant s'affronter des militaires ivoiriens, nigérians, sénégalais à des militaires maliens, burkinabè et nigériens peut jouer en faveur d'une quelconque union des forces armées africaines contre le terrorisme", a-t-il réagi.
"Cela [l'intervention militaire de la ndlr] ressemble vraiment à une décision suicidaire par rapport aux enjeux de la lutte contre le terrorisme", a-t-il indiqué.
Selon le panafricain, une possible intervention de la CEDEAO disloquerait probablement les armées des pays du Sahel. D'autant plus que la région du Sahel est en proie ces dernières années à de sérieux problèmes de terrorisme.
"Avec l'éventualité d'une intervention de la CEDEAO, toute action militaire laisse derrière elle des armes, mais aussi de l'instabilité. Ce qui est propice, c'est un terreau fertile à l'essor du terrorisme", a-t-il souligné.
Le président du Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP), le général Abdourahamane Tiani, est au pouvoir au Niger depuis le 26 juillet après avoir renversé le Président Mohamed Bazoum, élu en 2021, qui est toujours retenu à Niamey.
Le 30 juillet, le CNSP s'était vu donner un ultimatum d'une semaine par la CEDEAO pour rétablir l’ordre constitutionnel, mais aussi pour faire remettre au pouvoir le Président déchu, sous menace d'une intervention militaire.
Le Mali, le Burkina Faso et la Russie font partie des pays qui ont mis en garde contre un tel acte.