Sommet des BRICS 2023 en Afrique du Sud

"Il y a un appel général pour les BRICS, car ils offrent une alternative"

La domination occidentale est remise en question par l’émergence des BRICS, avance auprès de Sputnik Afrique l’ex-diplomate sud-africain Kingsley Makhubela. De nombreux États, y compris africains, accordent aux BRICS un intérêt croissant, car le groupe présente une plate-forme alternative à l’économie qui emploie le dollar comme une arme.
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L'Occident est "terrifié" par l’emprise croissante des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) en raison de leurs réalisations et de leur élargissement potentiel, estime auprès de Sputnik Afrique Kingsley Makhubela, ancien diplomate sud-africain, spécialiste en résolution des conflits.
"L'Occident est terrifié par les BRICS parce qu'il a dominé l'économie, le social, le sport et d'autres sphères de la vie. Et maintenant, l'émergence des BRICS [...] lui envoie un message effrayant", considère cet ancien ambassadeur sud-africain au Portugal et au Kenya.

Un intérêt croissant

Les nations africaines accordent aux BRICS un intérêt croissant, souligne l’expert, car le groupe présente une plate-forme alternative, en résonance avec de nouvelles aspirations de coopération économique.
"Il y a un plus grand intérêt pour une voix alternative dans le monde. Et ce n'est pas seulement en Afrique, c'est partout dans le monde. Il y a donc un appel général pour les BRICS, car ils offrent une alternative", a-t-il déclaré.
23 pays ont déposé leurs demandes pour rejoindre les BRICS, a déclaré le 7 août la cheffe de la diplomatie sud-africaine Naledi Pandor. Plusieurs pays africains figurent dans cette liste, dont l’Algérie, l’Égypte, l’Éthiopie, mais également le Maroc, le Sénégal et le Nigeria, selon la diplomate.

Le dollar comme arme

Un aspect crucial qui attire l'attention sur les BRICS est le fonctionnement de sa Nouvelle Banque de développement et l'abandon de la domination du dollar américain, poursuit Kingsley Makhubela.
"La plus grande erreur commise par les administrations américaines successives a été de faire du dollar une arme. Maintenant, cette devise n'attire plus personne et les gens recherchent une alternative. Les BRICS fournissent la plate-forme pour ce type d'interaction économique importante", affirme-t-il.
Le groupe pourrait avoir son rôle à jouer dans l'émergence d'un monde multipolaire, souligne-t-il: "Ce qui est fondamental dans l'expansion des BRICS, c'est que le monde multipolaire est définitivement en train d'émerger. Il n'y a plus ce monde unipolaire qui a été dominé par les États-Unis et ses alliés".
L'ancien diplomate ajoute que les gouvernements occidentaux avaient l'habitude de "diaboliser" quiconque n'est pas d'accord avec eux ou a une "position idéologique différente.

Fusion avec l’OCS

Kingsley Makhubela évoque également un scénario de fusion entre les BRICS et l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), qui comprend 9 États, dont la Chine, l’Inde, l’Iran, le Pakistan, la Russie et 4 États centre-asiatiques: "Je pense que si les BRICS devaient s'étendre, je pense qu'à l'avenir, les BRICS et l'OCS s'associeraient pour former une seule entité", car les deux organisations auront les mêmes membres.
"Je pense que les BRICS devraient servir d'arrangement transitoire, à mon avis, pour une solide Organisation de coopération de Shanghai qui inclut tous ceux qui sont dans les BRICS et ceux qui rejoindront les BRICS", considère-t-il.
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