Garder le Niger dans la sphère de son influence est une question vitale pour Paris. Le départ de la France du Niger la rejettera de la 7e à la 30e place mondiale parmi les plus grandes économies, a annoncé à Sputnik Elhadji Idi Abdou, vice-président de l’Organisation à but non lucratif Alliance pour la Paix et la Sécurité au Niger (APAISE–NIGER).
"La France, si elle mobilise la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), si elle mobilise tout ce qu’elle peut mobiliser pour détruire le Niger, c’est qu’elle n’a pas l’intention de quitter le Niger. C’est que si la France quitte le Niger, elle a complètement perdu, et du coup il faut la chercher à la 30e place s’agissant des puissances économiques. Aujourd’hui elle est la 7e […]. Si elle perd le Niger, c'est qu’elle perd tout. C'est une lutte de survie qu'elle fait, c'est pour cela qu’elle a inscrit à l'ordre du jour d'un conseil de défense et de sécurité nationale en France la question du Niger", a martelé M.Abdou.
Selon Elhadji Idi Abdou, la communauté internationale avec le Conseil de sécurité de l’Onu en tête, doit être interpellée pour "voir ce que la France fait", "qu’elle s’installe au Niger de force et ne compte pas quitter".
"On lui a dit de quitter, l'accord qui la lie au Niger a été rompu. Mais parce qu’elle a une supériorité militaire, parce qu'elle dispose d'un droit de veto, elle ne veut pas quitter le Niger et voilà la réalité qui se passe, c'est la loi de la jungle", a déploré le militant nigérien.
"Manipulée par la France"
Pour lui, l’entrée de troupes de la CEDEAO, manipulée par la France, serait illégale.
"Une intervention militaire qui est illégale déjà parce qu’il y a aucun texte de la CEDEAO ou de l’UEMAO [Union économique et monétaire ouest-africain, ndlr] qui la précise ou qui la prescrit. Du coup c’est d’illégalité en illégalité et maintenant tout le monde a compris c’est la France qui manipule la CEDEAO".
Le dimanche 6 août, a pris fin l’ultimatum établi aux nouveaux pouvoirs nigériens par la CEDEAO demandant de restituer le Président Mohamed Bazoum renversé le 26 juillet. Le cas échéant, l’organisation régionale avait menacé de déclencher une opération militaire contre les autorités autoproclamées. Le 8 du même mois, le représentant du Président nigérian qui dirige actuellement la CEDEAO, a déclaré que la communauté opte pour une solution diplomatique mais n’exclut pas d’autres issues.