Le plan en vue d'une possible intervention militaire au Niger mis au point par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) n'a pas été soutenu par tous les pays africains. Ainsi, le sénat du Nigeria, pourtant membre de cette organisation, a repoussé une proposition visant à déployer des troupes dans ce pays.
Un "rejet total et catégorique"
Le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a lui aussi réaffirmé samedi l’impératif de "rétablir la légitimité constitutionnelle au Niger".
"L'Algérie partage près d'un millier de kilomètres de frontière avec le Niger", a-t-il souligné. "Les menaces d'intervention militaire au Niger sont une menace directe pour l'Algérie, et nous la rejetons totalement et catégoriquement".
Il a ainsi réitéré la position formulée par son ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf, qui avait reçu le 4 août à Alger un envoyé spécial du président du Nigeria, Bola Ahmed Tinubu, qui préside actuellement la CEDEAO.
Dans son entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux, M. Tebboune a averti que toute intervention militaire ne ferait qu'exacerber la situation, à l'image de ce qui s’est passé en Libye et en Syrie, où "des problèmes persistent et les situations sont de plus en plus complexes". Il a également mis en garde contre toute action qui ne ferait qu'"enflammer la région du Sahel tout entière".
"Le Tchad est un facilitateur"
Pour sa part, le Tchad a lui aussi déclaré vendredi ne pas vouloir intervenir au Niger, par la bouche de son ministre de la Défense.
"Le Tchad n'interviendra jamais militairement" au Niger, a affirmé Daoud Yaya Ibrahim face caméra.
Selon lui, le Tchad a toujours prôné le dialogue entre les auteurs du coup d'État et le Président déchu. Et de rappeler la récente visite au Niger du Président tchadien de la transition, Mahamat Idriss Déby, qui avait rencontré Mohamed Bazoum et le chef autoproclamé du Niger Abdourahamane Tiani.
"Le Tchad est un facilitateur" mais les Nigériens doivent décider de leur sort et régler leurs problèmes, a-t-il souligné.
Ces trois pays ne sont pas les seuls à s'opposer à l'option militaire. Le Mali et le Burkina Faso ont indiqué qu’elle serait perçue comme une "déclaration de guerre commune", se disant prêts à quitter la CEDEAO en cas de déploiement de troupes.