Sommet Russie-Afrique 2023

Sommet Russie-Afrique: "la Russie est parvenue à expliquer sa position" sur l’Ukraine

Le sommet Russie-Afrique et les négociations russo-africaines sur l’initiative de paix pour l’Ukraine, de même que sur l’accord céréalier d’Istanbul ont permis de rapprocher les positions de la Russie et de pays africains, estime le chercheur Ivan Lochkarev auprès de Sputnik Afrique.
Sputnik
Suite à la publication par le Kremlin d’un rapport sur les résultats des entretiens entre sept chefs d’État africains et Vladimir Poutine consacrés à la paix en Ukraine, Ivan Lochkarev, chercheur au centre d’études proche-orientales et africaines de l’université MGIMO, a commenté pour Sputnik Afrique le rapprochement des positions des deux parties.
Le 28 juillet à Saint-Pétersbourg Vladimir Poutine et les dirigeants des sept pays représentant l’initiative de paix africaine ont poursuivi les discussions entamées le 17 juin.
Le ton qui n’était pas initialement favorable pour la Russie a changé à l’issue d’intenses négociations.
"La position des pays africains à l’égard de la souveraineté ukrainienne est désormais moins dure", estime le chercheur.

La position russe entendue par l’Afrique

Il y voit "un grand succès de la diplomatie russe".
"Le rapprochement des positions [de la Russie et des pays africains en question sur l’Ukraine] quelque léger qu’il soit, témoigne que la Russie est parvenue à expliquer sa position et que les dirigeants africains ont entendu ne serait-ce qu’une part de l’exposé russe."
M.Lochkarev a donné raison au chef du Parti socialiste zambien selon lequel "la clé de la paix en Ukraine ne se trouve pas" dans ce pays.
"Les leaders africains ne pourront apparemment pas influer sur les chefs ukrainiens dans les questions capitales, mais leur position de médiateurs leur permettra d’avancer des initiatives et d’obtenir des compromis sur des questions humanitaires."

Plusieurs volets au dialogue

Le chercheur estime que le dialogue russo-africain sur l’Ukraine sera poursuivi parce que la Russie a l’habitude de discuter des problèmes avec des acteurs différents. Cela lui permet de mettre au point des approches assez souples et de se débarrasser au cours des négociations d’adversaires évidents.
La situation est similaire quant aux négociations sur l’Ukraine. Il y a un format russo-chinois, il y a un format russo-africain et il y aura probablement un dialogue avec la Ligue arabe.
"Pour la Russie, il est important de se tenir à plusieurs volets pour devancer et surpasser la diplomatie ukrainienne qui participe à moins de négociations et est moins engagée dans une solution diplomatique au conflit", indique le chercheur.

Le rôle des denrées russes bloquées

En ce qui concerne l’initiative céréalière d’Istanbul, il estime que la pierre d’achoppement est, de fait, les 200 tonnes d’engrais et les céréales russes bloquées dans des ports occidentaux.
"À première vue, les quantités ne sont pas importantes, mais elles ne sont point excédentaires pour un continent dont 400 millions d’habitants sont au bord de la famine ou ne mangent pas à leur faim."
Il déplore cependant que la majeure partie des élites occidentales garde une manière de penser néocolonialiste. Et ceci pas uniquement pour perpétuer les instruments de leur présence financière, militaire et culturelle en Afrique.
"Il s’agit également d’une quantité immense de ressources africaines qui assurent la supériorité technologique de l’Occident."
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