L’armée du Nigeria précise dans quel cas elle interviendra au Niger

Le Nigeria qui assurera la présidence tournante de la CEDEAO en 2024, serait prêt à apporter son soutien militaire aux autorités démocratiques du Niger si cette organisation régionale prend une telle décision, a annoncé le 1er aout le général Christopher Musa, le chef d’état-major nigérian, à la Radio France Internationale.
Sputnik
Si la CEDEAO le décide, l’armée nigériane interviendra au Niger, où un coup d’État s’est produit le 26 juillet, a déclaré le 1er aout le chef des armées du Nigeria, le général Christopher Musa à la Radio France Internationale (RFI).
"Nous défendons la démocratie et cela doit continuer. Et nous allons faire exactement ce que dit le Président. Nous sommes prêts et dès que nous recevrons l'ordre d'intervenir, nous le ferons. Nous sommes absolument sûrs de réussir", a affirmé le général Musa à la RFI.
Le chef des forces nigérianes a qualifié la situation actuelle au Niger d’inacceptable et a réitéré l’intention des autorités du pays, prononcée peu avant par le Président nigérien, de ne pas soutenir "une prise de contrôle du pouvoir par les militaires".
"Tout le monde prend des mesures de rétorsion et notre Président est en discussion avec ses homologues des pays voisins", a appuyé le général.
Cette déclaration du général Christopher Musa survient la veille de la réunion des chefs d’états-majors des pays membres de la CEDEAO prévue du 2 au 4 août à Abuja au sujet de la situation au Niger.

Un défi pour le Nigeria, futur dirigeant de la CEDEAO

Élu président de la CEDEAO le 9 juillet, le Président du Nigéria Bola Tinubu remplacera à ce poste, à partir de 2024, le dirigeant bissau-guinéen. Le coup d’État au Niger représenterait ainsi un défi pour les autorités nigérianes tenues davantage responsables auprès de la CEDEAO de la résolution de conflits dans la région.
Les forces armées nigérianes comptent près de 215.000 soldats et disposent de nombreux équipements. Elles occupent la quatrième place sur le continent en termes de potentiel militaire.

Coup d’État au Niger et ultimatum de la CEDEAO

Depuis le 26 juillet, le pouvoir au Niger est aux mains du Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP).
Le général Abdourahamane Tiani, chef de la garde présidentielle s’est proclamé nouveau chef d’État, en annonçant le renversement de Mohamed Bazoum, élu en 2021. Le 1er août, le CNSP a commencé à procéder à certaines nominations et a rouvert les frontières avec cinq pays. Le Président Bazoum reste retenu à Niamey.
Le 30 juillet, la CEDEAO a émis un ultimatum forçant les autorités autoproclamées nigériennes de rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays. Le cas échéant, la CEDEAO se laisse le droit de recourir à une intervention militaire au Niger, selon un communiqué de l’organisation.
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