La ligne rouge. L’utilisation de l’arsenal nucléaire russe ne peut se faire qu’en cas d’extrême nécessité, mais ce cas est bel et bien prévu par la loi, a expliqué sur Telegram Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité russe. Une occupation ukrainienne des territoires inclus dans la Russie entraînerait inévitablement un recours à l’arme nucléaire, selon un décret présidentiel.
"Nos forces armées repoussent la contre-offensive de l'ennemi, protégeant les citoyens russes et notre terre […] Mais au-delà, elles empêchent aussi les conflits mondiaux. Après tout, imaginons que l'offensive des Ukrainiens bandéristes réussisse, avec le soutien de l’Otan, et qu’ils s’emparent d’une partie de notre terre: nous devrions alors utiliser l’arme nucléaire, en vertu du décret présidentiel de février 2020. Il n’y a pas d’autre issue", a ainsi précisé le responsable.
Pour l’heure ce cas de figure ne se présente pas, a cependant rassuré Dmitri Medvedev, puisque les forces russes repoussent la contre-offensive ukrainienne, comme peut le constater "toute personne honnête". Par conséquent, les ennemis de la Russie "devraient prier" pour son succès militaire, qui évite aujourd’hui au "feu nucléaire mondial de s’embraser", a ironisé l’ancien Président russe.
En ce jour dédié à la marine Russe, Dmitri Medvedev a par ailleurs adressé un petit clin d’œil au nouveau sous-marin sans pilote Poséidon, justement capable de transporter une charge thermonucléaire.
Risque d’escalade nucléaire
Depuis plusieurs mois, de nombreux observateurs alertent sur une possible dérive nucléaire du conflit en Ukraine. La possible livraison de F-16 américains à Kiev est le dernier élément en date à avoir soulevé les débats. Ces avions ont en effet la capacité de porter des armes nucléaires, comme l’avait récemment constaté le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui en a fait la remarque aux autres puissances nucléaires.
Même aux États-Unis, certaines voix se sont élevées pour dénoncer le jeu dangereux de Washington en la matière. L’ancien Président Donald Trump avait ainsi expliqué que le monde était "très proche d’une guerre nucléaire" début juin, déplorant que les dirigeants américains n’en aient "même pas conscience".
La Russie a pour sa part déployé des armes nucléaires tactiques en Biélorussie. Une réponse en miroir aux logiques de Washington, qui déploie ses propres ogives en Europe depuis des décennies, avait précisé le Président russe Vladimir Poutine. Des experts indépendants avaient récemment accusé les États-Unis d’avoir déployé 150 nouvelles ogives sur des bases aériennes européenne sans en avertir personnes, en sus des 150 déjà officiellement placées.