Les instructeurs russes sont très "demandés" en Centrafrique, surtout dans le contexte du référendum constitutionnel qui se tiendra dans quelques jours, a déclaré à Sputnik Alexandre Bikantov, ambassadeur russe en République centrafricaine (RCA).
"La République centrafricaine est très intéressée par la présence à long terme d’instructeurs russes, car c'est grâce à la Russie que les forces armées (centrafricaines) se construisent, que le personnel pour l'armée, la police et la gendarmerie est formé", a-t-il avancé.
De plus, Bangui "est intéressé à élargir" la présence d’instructeurs, et "les événements du 24 juin (la mutinerie avortée du chef du groupe paramilitaire Wagner en Russie, ndlr) n’ont pas impacté la position des autorités centrafricaines", a-t-il ajouté.
Rotation de routine
Le nombre d’instructeurs présent sur le sol centrafricain, soit 1.890 personnes, reste inchangé, a déclaré le diplomate. "Récemment, il y a eu une rotation prévue, un grand groupe d'instructeurs est rentré chez lui", a-t-il détaillé. Certains médias occidentaux ont écrit "avec jubilation" que la Russie réduisait sa présence en RCA, "mais ce n'est pas le cas", a-t-il détaillé.
Un nouveau groupe, "très demandé ", est déjà arrivé, selon le diplomate, alors que la RCA s’apprête à tenir le référendum constitutionnel. Le vote pour une nouvelle constitution est programmé pour le 30 juillet.
Violences des groupes armés
La Centrafrique, touchée par deux guerres civiles au détour des années 2010, continue d’être secouée par les violences perpétrées par des groupes armés. Le Président Faustin-Archange Touadéra avait tenté d’apaiser les tensions en proposant un Accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR-RCA) en septembre 2022. En avril dernier, cinq nouveaux groupes armés avaient déposé les armes et s’étaient dissous en vertu de cet accord.
Dans ce contexte, la Centrafrique a demandé à la Russie d’augmenter de 3.000 hommes le nombre d’instructeurs, avait fait savoir en janvier Félix Moloua, chef du gouvernement du pays. Moscou a plusieurs fois souligné que ses instructeurs se trouvent sur le sol centrafricain après avoir notifié le Conseil de sécurité de l’Onu.