La décision de Moscou de se retirer de l’Initiative de la mer Noire permettra aux pays amis de la Russie d'augmenter leurs achats de céréales russes, a déclaré ce 17 juillet à Sputnik Dmitri Leonov, vice-président du conseil d'administration de l’Association russe des producteurs et fournisseurs de produits alimentaires (Rusprodsoyouz).
"Le retrait de la Russie de l'accord céréalier n'affectera pas notre marché de manière significative, car la Russie n'a rien reçu de cet accord […]. Les pays favorables à la Russie, y compris la Chine, l'Égypte et d'autres, pourraient augmenter leurs achats de blé russe", a-t-il indiqué.
Selon M.Leonov, rien n'empêche les agriculteurs russes d'augmenter les exportations de céréales vers la Turquie pour remplacer le blé ukrainien, , d'autant plus qu'en raison du coût de la logistique, les livraisons de produits russes finiront par être moins chères que celles d'autres pays.
Les revendications de Moscou ignorées?
La Russie qui était favorable à l'accord céréalier de 2022, bien qu'elle n'en tirait pas de bénéfices, avait posé quelques conditions "non discutables" pour une nouvelle prolongation de l'initiative.
Elle souhaitait que sa banque agricole Rosselkhozbank soit reconnectée au réseau SWIFT. Moscou insistait en outre sur la relance des exportations de machines agricoles, l’annulation des restrictions à l’assurance des navires ainsi que la levée de l'interdiction d'accès aux ports.
De plus, la Russie appelait à débloquer les activités financières des producteurs et transporteurs russes d’engrais et de produits agricoles et à rétablir le fonctionnement du pipeline d’ammoniac Togliatti-Odessa, reliant la Russie à l’Ukraine.
Moscou a donc notifié ce 17 juillet à Ankara, à Kiev et à l'Onu son opposition à l'extension de l'accord sur les céréales, suspendant ainsi l'initiative de la mer Noire à partir du 18 juillet.
L'accord avait été prolongé de 240 jours depuis le 18 novembre 2022.