Dernier jour de l’accord céréalier: la Russie en sortira-t-elle?

© Sputnik . Vitaly TimkivCéréales
Céréales - Sputnik Afrique, 1920, 17.07.2023
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Ce 17 juillet expire l’accord céréalier liant la Russie, l’Ukraine, la Turquie et l’Onu. Son principal objectif - la livraison de céréales aux pays dans le besoin, notamment sur le continent africain - n'a pas été atteint, affirme Moscou. Pour une nouvelle prolongation, la Russie exige le respect de la partie qui la concerne dans l’accord.
Le dernier navire concerné par l’accord céréalier a quitté le 16 juillet le port ukrainien d'Odessa en mer Noire. Considéré comme un geste majeur pour la sécurité alimentaire mondiale, cet accord expire ce 17 juillet à minuit à Istanbul.
La Russie a pourtant à plusieurs reprises fait savoir qu’elle ne voit aucune raison de le prolonger, et voici pourquoi.

Deux volets de l’accord

Cet accord a initialement été conclu le 22 juillet 2022 à Istanbul. Quatre parties l’ont signé: la Russie, l’Ukraine, l’Onu et la Turquie. Conclu pour 120 jours, l’accord a été reconduit en novembre 2022, puis pour 60 jours en mars et mai 2023.
Cet accord se compose de deux volets. L’un d’eux garantit le passage sécurisé des cargos depuis et vers les ports ukrainiens malgré l’opération militaire spéciale, déclenchée par la Russie en février 2022.
La deuxième partie concerne la facilitation de l'accès aux marchés mondiaux des produits agricoles et des engrais russes.
Et ces dispositions restent à ce jour non remplies, dénonce Moscou.
Tout au long de la période active de cette initiative, Moscou a pointé qu’en dépit de sa mission visant à limiter la crise alimentaire, les pays occidentaux ont reçu l’écrasante majorité des exportations ukrainiennes, au détriment des pays pauvres, dont ceux d’Afrique.
Ainsi, plus de 80% des céréales ont été expédiées vers des pays à revenu élevé et moyen supérieur, selon le ministère russe des Affaires étrangères. Les pays les plus pauvres, comme l’Éthiopie, le Yémen, l’Afghanistan, le Soudan et la Somalie, n'ont reçu que 862.086 tonnes, soit 2,6% du fret total.

Les conditions posées par Moscou

Parmi les conditions obligatoires pour le maintien de la première partie de l’accord céréalier, la Russie avance la reconnexion de la banque agricole russe Rosselkhozbank au réseau SWIFT, ainsi que la relance des exportations de machines agricoles.
Moscou demande également l’annulation des restrictions à l’assurance ainsi que la levée de l'interdiction d'accès aux ports. De plus, figure parmi les conditions le dégel des activités financières des producteurs et transporteurs russes d’engrais et de produits agricoles.
Enfin, il s’agit de rétablissement de l’approvisionnement en ammoniac par le pipeline Togliatti-Odessa, reliant la Russie à l’Ukraine. Début juin, la Russie a indiqué qu’un tronçon de ce tuyau avait été détruit par l’Ukraine.
Les sanctions paralysent toujours les livraisons russes.
De plus, les couloirs par lesquels passent les navires en mer Noire sont constamment utilisés par Kiev pour lancer des drones navals, selon Moscou.

Le mot décisif du Kremlin

Moscou pourrait suspendre sa participation à l'accord sur les céréales jusqu'à ce que toutes les conditions concernant le deuxième volet de l’accord soient remplies, a averti le 13 juillet Vladimir Poutine.
"On nous dit: prolongez-le à nouveau. Il est possible de le faire, mais nous le prolongerons exactement au moment où les promesses qui nous sont faites seront tenues", a-t-il souligné.
De plus, "le principal objectif de l'accord, la livraison de céréales aux pays dans le besoin, notamment sur le continent africain, n'est pas réalisé", a notamment fait savoir le Président russe le 15 juillet lors d’une conversation avec son homologue sud-africain.
En cas de non-reconduction de l’accord, Moscou promet de livrer gratuitement des céréales aux pays les plus démunis.
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