Antonio Guterres a écrit une lettre à Poutine concernant l’accord céréalier

Le secrétaire général de l’Onu espère que l’accord céréalier entre la Russie et l’Ukraine se poursuivra; il a écrit au Président russe en ce sens. La Turquie, médiateur privilégié, continue pour sa part ses contacts avec Moscou.
Sputnik
L’espoir fait vivre. Alors que la prolongation des accords céréaliers d’Istanbul fait plus que jamais débat, Antonio Guterres veut croire que rien n’est perdu. Le secrétaire général de l’Onu a d’ailleurs adressé une lettre au Président russe, Vladimir Poutine, pour tenter de débloquer la situation et permettre la circulation des céréales et engrais russes, indispensables à de nombreux pays, notamment en Afrique.
"Nous sommes déterminés à déployer des efforts pour étendre l'Initiative de la mer Noire et à assurer avec succès l'exportation de produits alimentaires et d'engrais russes. Dans ce contexte, j'ai envoyé une lettre au Président Poutine avec des propositions spécifiques qui, je l'espère, pourront nous aider à trouver une solution positive", a ainsi déclaré le patron de l’Onu à la presse.
Antonio Guterres a ajouté qu’il n’avait pas reçu de réponse pour l’instant, tout en soulignant que les négociations se menaient dans les coulisses pour avoir plus de chances d’aboutir.

La Turquie à la manœuvre

Ayant déjà faire œuvre de médiation pour lancer l’accord en juillet 2022, la Turquie maintient pour sa part des contacts avec Moscou. Istanbul continue ses efforts de conciliation, non seulement pour la prolongation de l’accord, mais pour "assurer un cessez-le-feu et une paix durable" sur le théâtre ukrainien, a ainsi déclaré le ministère turc de la Défense dans un communiqué.
"Grâce à l'Initiative de la mer Noire, environ 33 millions de tonnes de céréales ont été exportées des ports ukrainiens par plus d'un millier de navires et sont entrées sur les marchés mondiaux. En coordination avec le ministère des Affaires étrangères, nos contacts avec l'Onu, la Russie et les autorités ukrainiennes se poursuivent sur la question de la prolongation de l’accord, qui expire le 17 juillet", explique ce document.
L’accord d’Istanbul a été dénoncé plusieurs fois par Moscou, qui estime que le volet sur les produits russes n’est absolument pas respecté. Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères avait encore déploré cet état de fait récemment, estimant que les efforts pour optimiser l’accord n’avaient pas porté leurs fruits et que le volet concernant les exportations ukrainiennes avait été exploité à des fins commerciales.
Le chef de la diplomatie russe avait également rappelé que seuls 3% des produits alimentaires exportés des ports ukrainiens avaient atteint des pays dans le besoin. Une grosse part de 31,7 millions de denrées débloquées est partie vers l’Europe.
L’accord d’Istanbul avait déjà été prolongé de 60 jours en mai dernier et doit donc arriver à terme le 17 juillet.
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