Après avoir été beaucoup martyrisé par le colon belge, le peuple congolais a obtenu son indépendance il y a une soixantaine d’années mais continue toujours sa bataille pour tirer profit au mieux, a déclaré le 30 juin à Sputnik Afrique Roland Okito Lumumba, fils du célèbre Patrice Émery Lumumba.
"C'est une accession à la souveraineté. On peut être fiers et pour moi, c'est quelque chose de positif. On s'est battu pour ça! [...]. Donc c'est quelque chose de très positif!", s’est exprimé le fils de l'un des hommes clé qui ont lutté pour cette libération.
Même si la prise de conscience collective n’est pas toujours acquise, selon lui, "les choses commencent à évoluer positivement, qu'on arrive à sensibiliser la population pour arriver à mettre les hommes qu'il faut à la place qu'il faut pour mieux profiter de leur souveraineté", a estimé M.Lumumba, ambassadeur à vie de la RDC.
Des idéaux toujours d'actualité
Vrai héros national congolais, Patrice Lumumba fait toujours parler de soi pour ses discours qui restent d’actualité "jusqu’à aujourd’hui":
"Le panafricanisme, bâtir un pays sans discrimination, la coopération Nord-Sud et la lutte contre la pauvreté, tout ça, il a parlé de ça. Et l'unité africaine, Il a parlé de ça il y a une soixantaine d'années et ça reste encore des enjeux de l'heure. Donc nous considérons que si notre pays arrive à appliquer ce dont il a parlé à l'époque, on ira vers un développement certain".
Le fils du Premier ministre de la RDC a également salué le fait que l'université russe de l'Amitié des peuples a repris son ancien nom de Patrice Lumumba:
"C'est quelque chose qui nous rend fiers, moi individuellement fier d'appartenir biologiquement à cet homme, en tant qu'Africain fier de voir qu'une grande université en Russie porte le nom d'un leader africain"
Relations avec l’ancien pays colonisateur
Malgré un passé douloureux vécu sous la domination belge, lorsque les Congolais se faisaient couper les mains quand ils n'arrivaient pas à rassembler les quotas de caoutchouc, le pays ne semble pas garder de rancunes spécifiques, poursuit M.Lumumba.
"Au sein de la population congolaise, la Belgique n'a pas une image particulière. Elle a une image d'ancien colon, de ceux qui nous ont colonisés, qu'on a vécu d'une façon un peu forcée, presque un siècle ensemble", résume-t-il.
D’après l’ambassadeur à vie, les nouveaux dirigeants belges essaient de se réconcilier avec le peuple congolais:
"Nous considérons comme acte assez positif de nous remettre la dépouille ou le reste de notre héros national qu'ils avaient confisqué pendant une soixantaine d'années. Et avec un discours positif dans le sens de la réconciliation de la génération dirigeante aujourd'hui en Belgique avec le peuple congolais", a-t-il souligné.
Un rôle primordial
Le renforcement de la souveraineté de l'Afrique peut être appuyé par la Russie qui peut en jouer un rôle important, suggère M.Lumumba. Notamment parce que c'est un pays "qui n'a pas colonisé des pays africains, un pays qui a accompagné certains pays africains dans le cadre de leur libération".
Et d’ajouter: "C'est un pays qui a les moyens aujourd'hui, économiquement, technologiquement, pour les amener en Afrique. En Afrique, on a beaucoup de matières premières, on a beaucoup d'hommes et de femmes, la richesse humaine, et on a besoin aussi de capitaux, on a besoin des technologies. On peut être avec la Russie dans les rendez-vous de donner et de recevoir, ce que peut être quelque chose de très utile pour nous deux!", a-t-il conclu.