Ne pas mettre la charrue avant les bœufs. Plus d’une vingtaine de pays ont déjà fait part de leur intérêt pour les travaux des BRICS et plusieurs tapent fort à la porte. Mais avant de pouvoir accepter de nouveaux membres, le groupe des cinq (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) doit d’abord mettre au point des critères de candidatures, a expliqué Sputnik Pavel Kniazev, ambassadeur itinérant du ministère russe des Affaires étrangères et sous-sherpa des BRICS pour la Russie.
"Les modalités du processus d'expansion doivent d'abord être développées, y compris les critères pour les candidats possibles, les principes, les procédures. Après cela, il sera possible de commencer à examiner les candidats spécifiques possibles", a-t-il ainsi déclaré lors d’une table ronde avec le club de discussion international Valdai.
Mi-juin, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov avait déjà rappelé qu’il existait une règle de consensus au sein des BRICS, soulignant que le groupe avait déjà lancé une procédure de concertation à propos de son élargissement.
Moscou a par ailleurs suggéré que les pays ayant pris de sanctions abusives contre la Russie ou d’autres États ne puissent pas être intégré au groupe.
Plusieurs candidats, Paris snobé
19 pays ont aujourd’hui tenté d’adhérer aux BRICS, plusieurs d’entre eux ont déjà fait une demande officielle. En Afrique, l’Algérie, l’Éthiopie et l’Égypte sont officiellement sur les rangs. Le Zimbabwe, l’Angola voire la Tunisie, engagée dans un bras de fer avec le FMI, pourraient bientôt toquer à la porte.
L’attrait des BRICS semble se manifester jusqu’en Occident, puisque le Président français Emmanuel Macron a demandé à être invité au prochain sommet du groupe. Une drôle de démarche, puisque Paris mène une politique hostile à l’égard de certains membres du groupe, en particulier la Russie.
Moscou avait d’ailleurs signifié sa position à l’Afrique du Sud, où se tiendra le sommet, déclarant qu’il n’était "pas convenable" que la France soit invitée. Certains observateurs ont d’ailleurs vu dans le geste du Président français un "coup de communication", comme l’eurodéputé Thierry Mariani.