À l'occasion des 63 ans de l'indépendance de Madagascar, Sputnik a parlé à Lanto Ramahefarisoa, enseignante à l'Université de Tananarive.
Selon elle, la date du 26 juin 1962 représentait "la joie pour le peuple". Depuis, même si le pays connaît des problèmes, à la différence des autres États africains "on ne fait pas la guerre".
Un enseignement boosté
Les relations avec l'Union soviétique ont "commencé en 1972 avec la révolution socialiste malgache". Grâce à cette bonne entente, les Malgaches ont pu envoyer des jeunes pour étudier dans les pays socialistes, note l'enseignante. Alors qu'"avant c'était très difficile d'obtenir des bourses dans les pays de l'Ouest".
Madagascar a ainsi pu augmenter le nombre d'universités nationales. Actuellement, "nous sommes satisfaits de ce que l’on fait avec la Russie", a-t-elle ajouté.
Aujourd’hui, "il y a beaucoup d'étudiants qui s'intéressent à la langue russe", affirme Mme Ramahefarisoa, d’où des efforts pour commencer plus tôt son enseignement dans les écoles.
En outre, les demandes de bourses pour aller étudier en Russie "augmentent toujours", a constaté la spécialiste.
Elle ajoute que le nombre des Malgaches qui veulent venir étudier en Russie est important aujourd’hui dans son pays où "savoir lire le russe c’est quelque chose d'exceptionnel".
"Parce qu'il n'y en a pas beaucoup qui connaissent l'écriture cyrillique. Et on s'amuse même [...] à écrire son nom en russe", sourit l'enseignante.
S'affranchir de l'esprit colonialiste
Quant à la France, "pour nous, avant c'était l'idéal, mais là on sait et on comprend que la France, ce sont les colonisateurs", a en outre expliqué Lanto Ramahefarisoa. Cependant, Madagascar ne peut pas "se détacher de la France sur le plan politique et ce n'est pas l'intérêt des Malgaches non plus".
Le français reste une langue obligatoire, notamment pour étudier la science, pour "communiquer avec les étrangers".
"Avec le monde multipolaire, c'est le moment ou jamais pour l'Afrique de s'affirmer et de sortir du joug colonialiste. Parce que le néocolonialisme, ça existe toujours en Afrique."
Pour mettre un terme à la dépendance économique vis-à-vis de l’Occident, "il faut tout simplement s'ouvrir davantage vers les autres pays" dont la Russie, estime l'experte.
Pour l'instant, Madagascar a "des liens assez étroits"avec Moscou sur le plan militaire et culturel, "sur le plan économique pas tellement". Or, celui-ci devrait être développé davantage, selon Mme Ramahefarisoa.
Les BRICS sont notamment "un moyen pour changer d'orientation ou pour s'élargir, pour avoir beaucoup plus d'ouverture", a-t-elle noté. Cela permettrait probablement à l'Afrique d'exploiter ses riches ressources sans l'esprit colonialiste.