Budapest désabusé. La Hongrie voit l’Europe courir après la guerre et s’en émeut. Le continent va vers la catastrophe alors qu’il pourrait freiner le conflit en Ukraine, a ainsi déploré le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjarto sur les réseaux sociaux.
Le responsable s’est dit pessimiste, ne pensant pas que de nouvelles réponses seront apportées par le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE, qui doit se tenir ce 26 juin.
"L'Europe se rapproche de plus en plus de la catastrophe, malheureusement. Des troubles encore plus graves pourraient être évités et des milliers de vies pourraient être sauvées, mais pour cela, nous devrions sortir de la psychose de la guerre. Je n’ai aucune illusion que cela se produise aujourd’hui, au Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE", a-t-il ainsi déclaré.
Le ministre a en particulier mis en garde contre la possibilité d’un accident nucléaire, en référence à la centrale de Zaporojié, source de nombreuses inquiétudes depuis de longs mois. Peter Szijjarto a encore souligné que la solution au conflit ne passerait pas par le champ de bataille, alors que les Européens continuent de livrer des armes à Kiev.
Une voix dissonante
Depuis le début du conflit, la Hongrie fait entendre une voix discordante sur le dossier ukrainien. Le pays, enclavé au sein de l’Europe centrale, s’était en particulier élevé contre les sanctions touchant le pétrole russe. Budapest avait notamment obtenu une dérogation pour que les restrictions ne frappent que l’or noir transporté par navire. Début avril, la Hongrie avait également affirmé ne pas vouloir renoncer au contrat gazier à long termes avec le géant russe Gazprom.
Budapest a par ailleurs un positionnement politique plus équilibré que ses voisins vis-à-vis de la Russie. Début juin, le Premier ministre Viktor Orban avait ainsi affirmé que la Hongrie n'entrerait jamais en guerre contre Moscou tant que son gouvernement resterait en place.
Peu avant, il avait également déclaré qu’une puissance nucléaire comme la Russie ne pouvait pas être vaincue et accepter la défaite aisément.