Les conditions du prêt du Fonds monétaire international (FMI) à la Tunisie sont inacceptables, elles nuiront à la paix civile dans le pays, a déclaré le Président tunisien Kaïs Saïed lors d'un entretien à Paris avec Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI en marge du sommet du "nouveau pacte financier" entre le Nord et le Sud.
"Les prescriptions du Fonds monétaire international en matière de soutien financier à la Tunisie sont inacceptables car elles porteront atteinte à la précieuse paix civile", a indiqué le chef de l’État relayé par sa chancellerie.
Le Président tunisien Kaïs Saïed a ajouté que répondre aux exigences de la banque conduirait à un appauvrissement accru de la population.
Éviter toute effusion de sang
M.Saïed a rappelé à Mme Georgieva les événements survenus en Tunisie au milieu des années 1980, lorsque "des centaines de personnes avaient trouvé la mort" dans les manifestations massives provoquées par la suppression des subventions à la farine.
"Le Président de la République a souligné qu'il ne permettrait pas qu'une seule goutte de sang soit versée... quiconque parle de la situation (en Tunisie) ne connaît pas la réalité tunisienne", a précisé le bureau, citant le Président, qui l'a également invité à se rendre en Tunisie "au moment qui lui conviendra".
Le "diktat" du FMI
En décembre dernier, le FMI avait suspendu l'examen d'un prêt de 1,9 milliard de dollars à la Tunisie, qui connaît des difficultés économiques. Ce qui avait entraîné un conflit entre les deux parties.
Parmi les conditions d'obtention de cet argent figuraient la réduction des subventions à l'alimentation et à l'énergie, ainsi que la réforme des entreprises publiques.