Le Burkina Faso, le Mali, la Centrafrique, le Tchad… Les exemples sont nombreux de pays africains qui contestent la "puissance hégémonique" de Paris, selon le journal turc Yeni Şafak.
"La France, qui avait exploité l'Afrique pendant des décennies et était considérée comme le premier acteur de l'instabilité, est devenue persona non grata sur le continent", écrit le média.
Les débâcles françaises
Le dernier exemple en date est l’interpellation de soldats français au Tchad, à la frontière soudanaise, relate Yeni Şafak. Début juin, les militaires français ont été désarmés et immobilisés par l’armée tchadienne pour des vérifications, car les Tchadiens n’étaient pas au courant de la mission française dans cette zone. L’incident a cependant connu une suite inattendue: le 20 juin, le ministre tchadien de la Défense a présenté ses excuses. Paris les juge peu satisfaisants et exige des mesures drastiques dont l’emprisonnement d’un haut gradé impliqué dans ces faits.
Le journal rappelle également le retrait des forces françaises du Mali, finalisé en août 2022, après 9 ans de présence. Récemment, devant le Conseil de sécurité de l'Onu, le chef de la diplomatie malienne avait demandé le départ de la Minusma en pointant "l'échec" de cette dernière qui faisait selon lui "partie du problème".
Idem pour la Centrafrique. En décembre 2022, les derniers militaires français ont quitté le pays après qu’en novembre de la même année, l’ambassadeur français en RCA avait perdu son statut de doyen du corps diplomatique dans cet État. Ce statut particulier avait été instauré en 1960 conformément à un accord entre Paris et Bangui, conclu le jour de l'indépendance de la RCA.
En janvier 2023, les autorités burkinabé de transition ont suivi l’exemple malien et centrafricain et ont mis fin à l'accord de coopération militaire avec la France, en donnant aux soldats français un mois pour quitter le pays.
Le Président français Emmanuel Macron a également été réprimandé par le Président Félix Tshisekedi lors de sa visite au Congo. "Regardez-nous autrement, en nous considérant comme des partenaires et non avec un regard paternaliste", a-t-il déclaré en mars 2023 en ajoutant que "la Françafrique n’existe plus".