Scène de dépit et de colère au Mali. Un homme a été filmé, vraisemblablement dans les rues de Bamako, en train d’écrire un slogan sur un véhicule de la Minusma. Armé d’un feutre, il a inscrit "Sans délai" sur une voiture à l’arrêt à un carrefour, comme le montre une vidéo ayant circulé sur les réseaux sociaux.
Une référence limpide aux dernières demandes du gouvernement malien, qui avait exigé le départ "sans délai" de la mission de l’Onu, ce 16 juin. La Minusma n’a "pas atteint son objectif fondamental", qui était d’apporter des "réponses adéquates à la situation sécuritaire du Mali", avait ainsi déclaré le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop pour motiver cette demande de retrait.
Une Minusma en lambeaux
La demande de retrait formulée par le Mali a d’ailleurs été saluée par d’autres pays de la région, comme le Burkina Faso, qui a vu une affirmation de la "souveraineté de l'État malien".
Des manifestations avaient eu lieu ces derniers mois au Mali, pour demander le départ de la Minusma. L’inefficacité de la lutte contre le terrorisme a suscité une lassitude au sein de la population, comme l’expliquait récemment à Sputnik l’économiste Barry Ousmane Aly.
"Les missions des Nations Unies sont considérées inefficaces et les populations sont de plus en plus fatigués de leur présence, qui n’empêchent pas les terroristes de détruire des villages entiers", affirma-t-il ainsi.
Un ras-le-bol qui semble d’ailleurs s’étendre à d’autres pays d’Afrique en proie à l’insécurité. Les missions onusiennes en Centrafrique (Minusca) et en République démocratique du Congo (Monusco) ont ainsi été l’objet de protestations.
Au Mali, la Minusma avait en outre vu ses effectifs se réduire comme peau de chagrin ces derniers mois. Plusieurs pays comme la Côte d’Ivoire, le Royaume-Uni, la Suède ou l’Allemagne ont tous annoncé le départ de leur contingent à plus ou moins long terme.