Afrique en marche

Sommet Russie-Afrique: vers la création d’une "Chambre de Commerce et d’Industrie Russie-Afrique"?

"La Russie devrait s’engager à resserrer ses liens avec l’Afrique en ne se limitant pas aux visites officielles", affirme à L’Afrique en marche l'industriel ivoirien Henri Doué Taï. Pour que les accords deviennent réalité, il faudrait créer une "Chambre de Commerce et d’Industrie Russie-Afrique".
Sputnik
"Les relations politiques, économiques, commerciales, industrielles, sociales et culturelles entre la Fédération de Russie et l’Afrique ne sont pas assez développées à l’instar des autres pays ou continents. Il faudrait que ces deux parties renforcent leur coopération avec une cadence soutenue qui permettrait de rattraper le retard dans les années à venir", affirme au micro de Radio Sputnik Afrique l'industriel ivoirien Henri Doué Taï, initiateur du manifeste pour la création d’une telle chambre pour la Russie et l’Afrique. Il s’exprimait en marge de sa participation au Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF 2023) qui s’est tenu du 14 au 17 juin
Dans le même sens, il estime que "bien que les rapports actuels entre la Russie et l’Afrique semblent positifs, cela ne suffit pas si les Russes veulent réellement s’implanter dans le continent dans un cadre économique, commercial, industriel, etc.".
Et d’ajouter que "la Russie devrait s’engager à resserrer ses multiples liens avec l’Afrique en ne se limitant pas aux visites officielles, même si l’on doit se garder de sous-estimer leur importance. La présence des plus hautes autorités au moment de la signature d’un accord ne garantit en rien l’application de ces accords. Il faut que ces accords deviennent véritablement opérationnels. Cela pourrait se concrétiser par la création d’une institution sous législation russe et dénommée Chambre de Commerce et d’Industrie Russie-Afrique".
À l’occasion du même événement, L’Afrique en marche a pu interroger Xavier Moreau, président-fondateur du Centre d’analyses politico-stratégiques Stratpol. Nous lui avons demandé si les sanctions occidentales avaient réussi, comme aiment le répéter les médias mainstream, à isoler la Russie sur la scène internationale.
"Ce n'est pas l'impression qu'on a quand on visite le Forum de Saint-Pétersbourg", affirme-t-il, soulignant que bien au "contraire, il est très facile de constater que cette manifestation économique est très cosmopolite, étant donné le nombre important de délégations et de participants, y compris quelques Occidentaux".
Et de rappeler que "la première édition de ce forum économique russe s’est tenue en 1997 à Londres. Jusqu'à la fin des années 2000, la Russie essayait de trouver sa place dans le nouvel ordre mondial tel qu'il avait été défini, voire imposé, par Washington. C’est à partir de 2007, lors du sommet de la sécurité de Munich, que la Russie a commencé à prendre une autre voie ou plutôt à essayer de trouver sa propre voie".
Dans le même sens, il indique qu’"aujourd’hui, nous pouvons dire que la Russie a enfin trouvé sa voie du fait qu’il n’est plus question pour elle de copier ou de singer plutôt le modèle occidental, mais de suivre sa propre stratégie de développement en se tournant résolument vers l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine".
Retrouvez également dans cette émission:
- Souleymane Diarra, chercheur malien en finances. Avec lui, nous évoquerons la coopération économique entre l’Afrique et la Russie et ses perspectives, dans le cadre du thème central du Forum économique international de Saint-Pétersbourg à savoir: la souveraineté économique pour un développement juste.
- Kristina Romanenko, présidente de la chambre de commerce et d’industrie russo-tunisienne à Tunis, spécialiste également de la diplomatie culturelle et sociale. Nous évoquerons avec elle le rôle de la culture dans le renforcement des relations bilatérales entre la Tunisie et la Russie et les opportunités de leur extension à la coopération scientifique, technologique et économique.
- Aly dit Agali Wélé, vice-président du Bloc pour le redressement et le développement du Mali, et le sénégalais Benoît Ngom, président de l'Académie diplomatique africaine. Avec eux, nous évoquerons l’appel de certains Occidentaux à ne plus aider les pays africains qui soutiennent la Russie.
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