Pour l'économiste américain David Sacks, la contre-offensive ukrainienne, longuement annoncée et lancée début juin, a essuyé un échec.
Elle "n'atteint aucun de ses objectifs initialement déclarés", a-t-il écrit sur Twitter.
Et de rappeler que l'administration Biden a misé sur le fait que la contre-offensive réduirait à zéro les gains territoriaux russes, couperait le pont terrestre vers la Crimée et forcerait la Russie à se mettre à la table des négociations. "Cela n'arrivera quasi certainement pas", affirme l'expert qui prédit plutôt une impasse. Il est même probable, selon lui, que la Russie gagnera plus de territoires, voire la guerre entière.
Pour Biden, les options possibles sont soit d'aggraver la situation soit d’admettre la défaite, estime M.Sacks.
Une aide interminable?
En prévision du Sommet de l'Otan à Vilnius, Antony Blinken a proposé d'accorder un "statut d'Israël" à l'Ukraine. Cela signifie des garanties de sécurité pluriannuelles, y compris des armes, des munitions et de l'argent, qui se poursuivraient même si Biden perdait les prochaines élections. Mais ce n'est pas ce qu'a approuvé le peuple américain, insiste l'économiste.
Si les Américains avaient su qu'il s'agissait d'un crédit annuel dans une nouvelle guerre éternelle, ils auraient préféré une alternative, dit-il. Et la paix aurait pu avoir lieu, selon de nouvelles preuves qui émergent.
"Un accord de paix était réalisable au début de la guerre."
Un mensonge ukrainien?
Lors d'une récente réunion avec la délégation africaine, Vladimir Poutine a montré le projet d'un accord préliminaire paraphé par la délégation ukrainienne à Istanbul en avril 2022. Il prévoyait que la Russie se replierait sur ses lignes d'avant-guerre si l'Ukraine acceptait de ne pas rejoindre l'Otan, tout en ayant la possibilité de recevoir des garanties de sécurité de l'Occident. Mais après le retrait des troupes russes de Kiev conformément aux accords, "les autorités kiéviennes ont jeté tout cela dans les poubelles de l'Histoire", a souligné le Président russe.
L'Ukraine soutient que cet accord a capoté. Mais l'existence d'un accord basé sur la neutralité ukrainienne est confirmée par les commentaires précédents de Naftali Bennett [Premier ministre israélien de l’époque], selon lequel un accord était réalisable, mais a été rejeté par l'Occident.
L'expert a également rappelé que le public américain avait été assuré pendant deux décennies que les États-Unis gagnaient en Afghanistan. Mais cela a été "un paquet de mensonges", l'armée afghane censée avoir été soutenue par Washington s'étant effondrée en quelques semaines. "Il semble que nous nous dirigeons vers un résultat similaire en Ukraine."
Musk approuve
Ce tweet a été commenté par le PDG de Tesla Elon Musk avec concision, mais clarté: "Bien dit", a écrit le milliardaire. Celui-ci se montre d'ailleurs souvent critique à l'égard des succès de l'Ukraine dans le conflit.
Le patron de Tesla a ainsi insisté sur la vulnérabilité des chars Leopard 2, de facture allemande, utilisés dans la contre-offensive. Il a également remis en question un nouveau programme d’assistance à la sécurité ukrainienne annoncé par le Pentagone le 9 juin: "Comment cela va-t-il se terminer? Je ne parle pas d'un vœu pieux. Je veux dire, en réalité".