Partenariat Alger-Moscou, "une coopération plus loyale" qu’avec l’UE, dit une économiste algérienne

Amis de longue date, Alger et Moscou ont dernièrement signé des accords pour approfondir leur partenariat stratégique. Souhila Berrahou, docteur en économie et chercheuse algérienne, analyse pour Sputnik les perspectives des relations avec la Russie et désigne les domaines les plus prometteurs.
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Le transfert de technologies aidera non seulement à faciliter le renforcement du partenariat entre l'Algérie et la Russie, mais aussi sera bénéfique à toute l'Afrique a déclaré à Sputnik Dr Souhila Berrahou, docteur en économie et chercheuse en relations internationales de l'École nationale des sciences politiques à Alger.
"Le transfert de technologies sera l'un des facteurs de cette consolidation, surtout que ce transfert sera aussi transféré pour l'Afrique. Donc, je dirais que ce transfert de technologie est surtout le bienvenu pour l'Afrique entière", a-t-elle indiqué.
Mme Berrahou a ainsi commenté la signature par l’Algérie et la Russie de plusieurs documents bilatéraux, avant tout de la Déclaration sur le partenariat stratégique approfondi, dans le cadre de la visite d’État du Président Tebboune en Russie.

Les sphères spatiale et nucléaire à la traine

Parmi les ententes intervenues entre Moscou et Alger, il y a eu celles sur le domaines spatial et le nucléaire civil. Bien que l’Algérie soit intéressée par l'exploitation spatiale, elle est en retard dans ce domaine, malgré les objectifs tracés depuis 30 années dans ce secteur et plusieurs tentatives de collaborer avec d'autres pays, note l’experte.
Mme Berrahou trouve que l'intérêt pour le nucléaire est aussi important que pour les autres secteurs, connaissant son usage dans l'agriculture et la prévention des risques pour la santé humaine et animale et les écosystèmes, et donc pour la sécurité alimentaire dans cette période de réchauffement climatique.
"Je pense que ce nouvel accord va booster les chercheurs algériens dans ce domaine avec leurs partenaires russes [...]. Ces technologies peuvent préserver les écosystèmes et la nourriture des populations et aussi aider aussi à combattre les ravageurs qui détruisent les cultures", a-t-elle noté.

Adhésion aux BRICS, "une coopération plus loyale" qu’avec l’UE

L’appel à accélérer l’entrée de l’Algérie aux BRICS, lancé par le Président Tebboune lors de sa visite en Russie, s’explique par la volonté d’Alger de diversifier ses partenaires et d’augmenter ses exportations vers les pays membres de l’union, a déclaré Mme Berrahou.
"Ce serait une coopération plus loyale, contrairement à la coopération que notre pays avait liée avec l'Union européenne, qui était juste à l'avantage du bloc européen. Donc, cette nouvelle orientation, bonne orientation, constitue une ouverture vers un horizon prometteur pour les deux pays: vers l'Asie dans un sens, et vers l'Afrique dans l'autre sens pour la Russie".
Selon elle, les BRICS, c’est un "nouvel espace propice pour les pays […] qui se sont retournés vers cet espace plus ou moins neutre". L'Algérie "a été marquée par de mauvaises expériences économiques dues essentiellement au cloisonnement commercial dans lequel une grande partie de l'Afrique du Nord s'est trouvée", a estimé la chercheuse.

Réduire l'utilisation du dollar et de l'euro

Selon le docteur en économie, l'Algérie a décidé de diminuer l'utilisation de l'euro et du dollar, du fait que les partenaires proches géographiquement des espaces de l'euro et du dollar n'arrivent pas à en profiter.

"Les espaces de l'euro et du dollar ont vécu des embellies financières et économiques pendant des décennies et n'ont pas fait profiter ces embellies avec leurs partenaires très proches géographiquement de leur espace. Donc, l'Algérie a décidé de réduire son utilisation de ces deux monnaies", a-t-elle conclu.

Le Président Vladimir Poutine avait le 15 juin reçu au Kremlin son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. Ils avaient profité pour signer la Déclaration de partenariat stratégique approfondi.
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