La forte dépendance de la Chine à l'égard des importations d'hydrogène propre se poursuivra jusqu'à ce que le pays atteigne finalement une quasi-autosuffisance entre 2050 et 2060, a rapporté jeudi le cabinet britannique Deloitte.
Le pays devrait ainsi devenir le plus grand importateur mondial d'hydrogène propre, ayant besoin de 13 millions de tonnes par an d'ici à 2030 pour décarboner son économie. Pékin prévoit d'atteindre la neutralité carbone d'ici à 2060. Le marché chinois de l'hydrogène propre devrait atteindre 265 milliards de dollars par an d'ici à 2050.
Une hausse de la demande prévue
"Nos recherches suggèrent que l'Asie-Pacifique s'emparera de près de 55% du marché [de l'énergie propre] en 2030, grâce à la montée en flèche de la demande en Chine, en Inde, en Indonésie, au Japon et en Corée", a déclaré Will Symons, responsable du climat et du développement durable en Asie-Pacifique chez Deloitte.
Selon lui, la demande européenne s'élèvera à 10 millions de tonnes, suivie des 7,5 millions de tonnes demandées par le Japon et la Corée.
China Petroleum Pipeline Engineering Corporation (CPPEC) prévoit une demande annuelle d'hydrogène à hauteur de 100 millions de tonnes d'ici à 2060. Tout l'hydrogène produit en Chine, dit-il, sera transporté par un réseau de pipelines de 6.000 kilomètres d'ici à 2050, reliant les provinces et les villes du nord, parmi lesquelles le Ningxia, la Mongolie intérieure, le Hebei, Pékin, Tianjin et le Heilongjiang.
Multiplier la consommation d'hydrogène
Selon Deloitte, pour atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre d'ici à 2050, comme l'exige l'Accord de Paris, le monde devra multiplier par plus de six sa consommation d'hydrogène au cours des trois prochaines décennies. Il devra ainsi produire environ 170 millions de tonnes d'hydrogène propre par an d'ici la fin de la décennie et près de 600 millions de tonnes par an d'ici à 2050.
L'hydrogène propre est généré à la fois à partir d'énergies renouvelables et de combustibles fossiles grâce à l'utilisation de la technologie de capture et de stockage du carbone (CSC). Elle est censée lutter contre le changement climatique en réduisant les émissions de dioxyde de carbone (CO2).