Peu après l'attaque du 26 septembre dernier contre les gazoducs construits pour acheminer le gaz russe vers l'Europe, le service de renseignement militaire belge SGRS (le Service général du renseignement et de la sécurité) a reçu des informations hautement confidentielles indiquant le rôle présumé de l'Ukraine dans le sabotage, rapporte ce samedi 10 juin le quotidien De Tijd.
De Tijd a appris de sources bien informées que le SGRS avait "reçu une visite" du service de renseignement américain, pendant laquelle des informations sur l'éventuelle implication de l'Ukraine avaient été partagées.
La source de la CIA non révélée
La CIA n'a pas été autorisée à dire de quelle source elle avait obtenu des informations à ce sujet conformément à la règle du tiers service qui est sacrée dans le monde des services de renseignement. Les Américains à leur tour pouvaient recevoir certaines informations d'une autre agence de renseignement.
"Cela illustre comment les services de renseignement occidentaux, y compris belges, savent depuis des mois que l'Ukraine est probablement impliquée dans l'une des attaques les plus brutales et les plus dangereuses contre les infrastructures énergétiques européennes. Cela aurait pu mettre l'alliance avec l'Ukraine sous haute tension", commente le média.
La ministre de la Défense Ludivine Dedonder ne fait aucun commentaire.
"Nous ne communiquons pas sur le travail de notre service de renseignement ni sur les contacts qu'il a avec les services partenaires", a précisé son porte-parole.
La piste ukrainienne pour détourner l’attention du public
Mardi 6 juin, le Washington Post a publié une enquête selon laquelle une agence de renseignement d’un pays européen avait prévenu la CIA en juin 2022 que des forces spéciales ukrainiennes comptaient faire sauter les gazoducs Nord Stream.
Le journaliste américain Seymour Hersch, qui avait révélé début février que l’attaque avait été menée à l'initiative de l'administration Biden, avec le consentement de ce dernier et la complicité de la Norvège, a précédemment affirmé que la piste ukrainienne avait été élaborée par la CIA et le renseignement allemand, pour détourner l’attention du public.