L'ancien locataire de Matignon Édouard Philippe souhaite dénoncer l’accord de 1968 avec l’Algérie qui facilite les conditions d’entrée et de séjour des ressortissants algériens.
Les formulations de cet accord "sont beaucoup plus favorables que le droit commun", a-t-il indiqué le 5 juin dans un entretien à L’Express.
"C'est une particularité très nette. Aucun ressortissant d'un autre État ne bénéficie de tels avantages", souligne-t-il.
Cet accord gère l'entrée, le séjour et l'emploi des Algériens en France, selon des règles dérogatoires au droit commun. Sur certains points, les Algériens sont favorisés par rapport aux autres étrangers, notamment en matière de regroupement familial, sur d'autres ils sont perdants, notamment pour les étudiants.
"Bien entendu, il y a des relations historiques extrêmement puissantes entre la France et l'Algérie, mais le maintien aujourd'hui d'un tel dispositif avec un pays avec lequel nous entretenons des relations compliquées ne me paraît plus justifié", poursuit Édouard Philippe.
"Immigration du fait accompli"
Le président du parti Horizons et actuel maire de la ville française du Havre évoque une "immigration du fait accompli" en France, avec "une accélération très forte de l'augmentation du nombre d'étrangers" depuis le début des années 2000.
Quant à la provenance géographique, il pointe une grande proportion d'étrangers provenant d'Afrique du Nord et d'Afrique subsaharienne.
L’accord en question
L'accord, conclu entre les deux pays en décembre 1968, facilite l'entrée en France des Algériens. Pour la délivrance de certains titres, les Algériens bénéficient de conditions d’entrée régulière et non de visa de long séjour. Aussi, il leur permet d'accéder plus rapidement que les ressortissants d'autres États à la délivrance d'un titre de séjour valable 10 ans.
En 2010, le gouvernement de Nicolas Sarkozy avait entamé des négociations avec les autorités algériennes en vue de maîtriser les flux migratoires, mais sans résultats, Alger souhaitant conserver les dispositions établies.