L’une des fêtes les plus importantes de l’Islam est menacée au Maroc. L'Aïd el-Kebir qui doit se dérouler fin juin se heurte en effet à un problème de taille: le traditionnel sacrifice du mouton est fragilisé par la flambée spectaculaire des prix du mouton. Au point que certains se demandent s’il ne faudrait pas annuler l’Aïd cette année, rapporte le média Middle East Eye.
Dans le sillage de l’inflation, le prix du mouton devrait en effet augmenter de 15 à 25% par rapport à l’an dernier, selon le ministère de l’Agriculture.
Face à ces craintes, le chef du gouvernement marocain Aziz Akhannouch a pris la parole au parlement pour assurer que la fête ne serait pas suspendue, comme cela a déjà été le cas à trois reprises, en 1963, 1981 et 1996. Le responsable a déclaré que les autorités travaillaient à une régulation des prix.
Importations décriées
Pour appuyer le cheptel marocain, des moutons en provenance de d’Espagne, de Roumanie ou d’Italie seront également disponibles. Le pays s’est en effet ouvert singulièrement aux importations cette année, comme le rapporte Hespress.
Reste à savoir si les Marocains se tourneront vers cette viande d’importation. Le bœuf brésilien récemment importé par le Royaume chérifien a déjà été boudé par les consommateurs et certains craignent que l’épisode ne se reproduise.
"De nombreux bouchers recourent à l’abattage des brebis et au vêlage des vaches, compte tenu du refus des citoyens de consommer de la viande importée, ce qui affectera l’avenir de la production de viande au niveau national", déclare à Hespress Jamal Farhan, secrétaire général pour le secteur du transport de la viande dans la région de Casablanca.
Le Maroc n’est d’ailleurs pas le seul pays du Maghreb à se débattre avec son cheptel ovin. Le voisin algérien est ainsi confronté à une régression des troupeaux. Un projet de loi interdisant l’abattage des femelles productives chez les ovins mais aussi les bovins est en préparation.