Bien au-delà de la seule Ukraine. Le conflit entre Kiev et Moscou a dépassé ses frontières régionales, alors que l’Ouest tente de régler ses contentieux avec la Russie, a expliqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
"Désormais, l'Ukraine est un instrument du conflit. Le conflit s'est vraiment élargi. L'Occident collectif mène en réalité une guerre coalisée contre notre pays. Par conséquent, il est vain de traiter du conflit avec son instrument. Cela doit également être compris", a-t-il ainsi argumenté sur la chaîne Rossiya 1.
Le responsable a cependant ajouté que la Russie était ouverte à tout contact qui lui permettrait d'atteindre ses objectifs en Ukraine par des moyens différents de l’opération spéciale. Vladimir Poutine est prêt à cette éventualité, même si l’Occident "ne laisse pas d’autre issue pour le moment", a souligné Dmitri Peskov.
Le porte-parole répondait en particulier aux rumeurs concernant un potentiel sommet pour la Paix à Paris. Le 30 mai, le Wall Street Journal avait rapporté que le Président français avait approché son homologue ukrainien avec cette proposition.
Responsabilité occidentale
Moscou a déjà mis plusieurs fois en lumière l’implication occidentale en Ukraine. Le conflit serait probablement fini si les alliés de Kiev ne lui fournissaient pas des armes en permanence, avait ainsi souligné fin mars le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Outre les livraisons d’armes, la présence de mercenaires étrangers dans les rangs ukrainiens prouve aussi que l'Ouest est mouillé jusqu’au cou. Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil de sécurité russe, avait constaté fin mars que l’Occident avait "transformé l’Ukraine en un grand camp militaire".
Certains observateurs utilisent l’expression de "guerre par proxy" pour qualifier la situation ukrainienne. Un terme repris par exemple par le géopolitologue chinois Ma Youjun, qui affirmait récemment à Sputnik que le refus de Kiev de négocier pouvait s’expliquer par des pressions occidentales, notamment américaines.