Kiev en délicatesse avec les Patriot. Le Président ukrainien a admis que les livraisons de ces systèmes antiaériens américains, mais également des missiles nécessaires à leur fonctionnement, étaient au point mort.
"Notre objectif n'est pas d'atteindre 70-75% de destructions de cibles, mais 100%. C'est un objectif vraiment ambitieux, qui est très difficile à tenir à cause de la file d'attente pour les Patriot. Et pas seulement pour les Patriot, mais aussi pour les missiles qui leur sont destinés. Il y a un gros déficit", a-t-il ainsi déclaré lors d'une conférence de presse conjointe avec le Président estonien, Alar Karis.
Pour débloquer ce dossier, Volodymyr Zelensky a promu l’idée d’une "coalition" pour transférer les systèmes Patriot à Kiev. Une initiative qui en est toujours à son stade initial, a précisé le dirigeant ukrainien. Des discussions sur ce sujet ont eu lieu au sommet de la Communauté politique européenne réunie en Moldavie, affirme-t-il.
De rares possesseurs
La "coalition Patriot" voulue par Volodymyr Zelensky se heurte d’ailleurs à un écueil, puisque plusieurs États ayant accepté de la rejoindre ne détiennent pas eux-mêmes de systèmes Patriot, de facture américaine.
"Ils vont regarder. Certains d'entre eux ont de telles capacités, certains ont d'autres opportunités -des relations politiques, personnelles avec des pays possédant ces systèmes– certains ont des finances, telle ou telle influence", a ainsi énuméré le Président ukrainien.
En novembre, Varsovie avait déjà suggéré à l’Allemagne de transférer des systèmes Patriot à l’Ukraine, plutôt que de les installer sur le sol polonais, mais avait finalement baissé pavillon et consenti à accueillir les systèmes antiaériens.
Il y a donc fort à parier que le gros des efforts reposera encore une fois sur les épaules américaines. Fin mai, Washington avait d’ailleurs annoncé une nouvelle tranche de 300 millions d’aide militaire pour Kiev, précisant que les États-Unis allaient puiser dans leurs stocks des missiles pour alimenter les Patriot livrés à Kiev.
Mi-mai, l’un des rares systèmes Patriot en possession de Kiev avait déjà été endommagé au missile Kinjal. Cinq lanceurs avaient été détruits, s'était réjouie la Défense russe.