Parapluie d’acier. La Biélorussie a renforcé la défense de son espace aérien en recevant un système de défense S-400, a annoncé le service de presse du ministère biélorusse de la Défense. Le personnel militaire biélorusse a déjà été formé au maniement de cette arme en Russie.
"Le prochain ensemble du système de missiles antiaériens S-400 est arrivé en République de Biélorussie. Dans un avenir proche, le complexe entrera en service de combat. Les artilleurs antiaériens biélorusses ont suivi un cours de formation complet pour l'utilisation au combat du système sur les terrains d'entraînement russes", indique le message du ministère de la Défense.
La livraison a été effectuée dans le cadre de la coopération militaire et militaro-technique entre les deux pays. La Biélorussie continue de renforcer le groupement régional de troupes, qui rassemble des militaires des deux parties, souligne encore le communiqué.
Un bel engin
Le S-400 est un système antiaérien de quatrième génération, version améliorée du S-300. Il est capable de viser une grande variété de cibles, comme des missiles balistiques, des missiles de croisière, des drones ou des bombardiers, explique le colonel biélorusse Andrey Lukyanovich.
"Le système de missiles anti-aériens S-400 est un argument sérieux pour assurer la sécurité de notre pays […]. Pourquoi le S-400? À ce jour, il s'agit du système de missile antiaérien le plus moderne, capable de toucher toute la gamme de cibles aériennes dont celles qui volent le long des trajectoires balistiques avec une portée allant jusqu’à 400 km", déclare-t-il dans un communiqué du ministère de la Défense.
Plusieurs S-400 ont été déployés sur le front ukrainien. Certains observateurs s’inquiètent d’ailleurs de dégâts qu’ils pourraient faire contre les chasseurs F-16, lorsque ceux-ci seront livrés à Kiev. Certains avions de facture américaine "n’ont aucune chance de mettre en danger le dispositif russe protégé par des systèmes sol-air S-400", a ainsi affirmé le général français Jean-Bernard Pinatel dans un article publié par Le Dialogue.
D’autres pays se sont d’ailleurs intéressés aux qualités du S-400, comme la Turquie qui en avait acheté en 2017. Les États-Unis auraient même mis la pression sur Ankara pour que ces S-400 soient envoyés en Ukraine, avait récemment affirmé le ministre turc des Affaires étrangéres, Mevlut Cavusoglu.
Partenariat militaire
En octobre dernier, Minsk et Moscou s’étaient entendus pour déployer conjointement des troupes en Biélorussie. Un groupement régional a ainsi été créé pour défendre les frontières du pays.
Fin mars, Poutine avait aussi annoncé le déploiement d’armes nucléaires tactiques russes sur le territoire de la Biélorussie. Il avait expliqué que Moscou ne faisait ainsi que reproduire, "ce que les États-Unis ont fait depuis des décennies", semant des ogives dans plusieurs de leurs bases européennes.
Ce 25 mai, Minsk a fait savoir que le déploiement des armes nucléaires russes avait bien commencé. Toutes ces démarches sont réalisées dans le cadre de l'Union de la Russie et de la Biélorussie dont l’accord a été signé en 1999.