Le secrétaire général du Congrès national africain (ANC) n’a pas mâché ses mots face à un journaliste de la BBC. Celui-ci l'a interrogé quant au mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre de Vladimir Poutine, procédure que devrait appliquer l’Afrique du Sud en tant que membre de l’instance.
"Si c’était selon l’ANC, nous accueillerions le Président Poutine dès demain [en Afrique du Sud, ndlr]. Nous l'accueillerions ici en tant que partie intégrante des BRICS, mais nous savons que nous sommes contraints par la CPI", a affirmé Fikile Mbalula face à Stephen Sackur.
En réaction aux questions du correspondant qui ont suivi quant aux "crimes" imputés à M.Poutine par la CPI, le responsable sud-africain s’est montré ferme. Il a demandé à M.Sackur s’il croyait qu’il était possible d’arrêter un chef d’État dans n’importe quel lieu avant de lancer:
"Combien de crimes ont été commis par votre pays en Irak? Combien de crimes ont été commis par quelqu'un d'autre qui se fait tant entendre aujourd'hui en Irak et en Afghanistan? Les avez-vous arrêtés? […] Vous faites beaucoup de bruit à propos de Poutine au lieu de travailler pour la paix entre l'Ukraine et la Russie et vous échouez à résoudre la guerre."
Fikile Mbalula s’est par la suite penché sur les conséquences tragiques des guerres en Irak et en Afghanistan tout en rappelant que le Premier ministre britannique de l’époque, Tony Blair, n'avait toujours pas été arrêté pour avoir sciemment menti sur les armes de destruction massive en Irak et sur les millions de personnes qui ont été tuées dans la guerre en Irak.
"Où sont les armes de destruction massive?", a-t-il ainsi interpellé le correspondant britannique.
Moyens recherchés
Hôte du futur sommet des BRICS, l’Afrique du Sud s’apprête à accueillir, au mois d’août, les représentants du Brésil, de la Chine, de l’Inde et de la Russie. La participation de Vladimir Poutine fait l’objet de discussions à cause du mandat d’arrêt émis par la CPI.
Auparavant, Pretoria avait déclaré tenir à ce que le Président russe prenne part aux travaux des BRICS et explorait d’autres pistes. L’idée d’un évènement qui aurait lieu à la fois en présentiel et en ligne a ainsi été avancée, ce qui permettrait à Vladimir Poutine de contribuer en personne aux débats sans quitter le territoire russe.